Dans le ciel des relations entre Rabat et Paris, les nuages commencent à se dissiper, doucement mais sûrement. Les membres du gouvernement Ayrault contribuent à l’effort de la reprise en multipliant les visites au Maroc. Après le déplacement, le 6 mars, du ministre délégué chargé de la Ville, François Lamy, au cours duquel il a eu des entretiens avec Nabil Benabdellah, voilà qu’arrive, aujourd’hui, dans la capitale, le ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire, Benoît Hamon.
Une visite qui marque un tournant
Ce voyage de deux jours bénéficiera, à coup sûr, d’une assez bonne couverture médiatique, contrairement à celui effectué par son collègue Lamy, boudé par les médias officiels. D’ailleurs, Hamon animera, ce soir une conférence dans une grande école de l’enseignement supérieur privé à Rabat, l’Ecole de Gouvernance et d’Economie. Tout un signal.
C’est, d’ailleurs, dans la même ville que Nicolas Hulot, l’envoyé spécial du président français pour la planète, était invité, il y a un mois, par l'Université internationale de Rabat pour une rencontre avec les étudiants, avant que toute la visite n’ait été reportée sur demande des autorités marocaines. Une conséquence directe de la plainte déposée pour «torture» et «complicité de torture» par une association contre le patron de la DST, Abdellatif Hammouchi. Par ailleurs, sur l’agenda du socialiste Hamon figure, également, des entretiens avec des membres du cabinet Benkirane.
Taubira au Maroc si Sarkozy le permettrait
Sauf coup de théâtre qui serait probablement causé par l’affaire des écoutes de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, la ministre de la Justice, Christine Taubira, est attendue, début avril au royaume afin de tourner définitivement la page de la querelle entre Rabat et Paris. C’est, d'ailleurs, une ministre du PJD, Soumia Benkhaldoun, qui avait annoncé l’information, le samedi 8 mars, dans des déclarations à la chaîne France 24 en arabe.
Une visite qui devrait instaurer de nouvelles bases pour la coopération judiciaire entre les deux pays afin d’éviter que d’autres affaires similaires à celles de Hammouchi ne puissent éclater et perturber l’entente entre la France et le Maroc.