GIF a utilisé le modèle de la Banque mondiale et de la Direction du fonds monétaire de statistique commerciale pour calculer ces fuites. Résultat : 854 milliards de dollars ont été "volés" au continent en 40 ans, dont la moitié entre 2000 et 2008. En tenant compte des flux concernant les services et des manques existants dans ce chiffrage, GIF a estimé à 1 800 milliards de dollars, le montant total des transferts de fonds en provenance d’Afrique. Une somme qui représente au moins le double de l'aide publique au développement accordée au continent dans la même période, a souligné l’organisation.
Ainsi, l’étude intitulée "Les flux financiers illicites en provenance d'Afrique: ressource cachée pour le développement", indique que 41 milliards de dollars ont été transférés de manière frauduleuse du Maroc contre 35,1 milliards de dollars pour l’Algérie, entre 1970 et 2008. Le Nigeria (240,7 milliards de dollars), l’Égypte (131,3 milliards de dollars) et l’Afrique du Sud (76,4 milliards de dollars) arrivent en tête des transferts d’argent illicites.
L’argent généré par le trafic de drogue, les rackets, la contrefaçon représente 30 à 35% de ces transferts, contre 60 à 65% principalement pour la fraude fiscale.
Suite à la présentation du rapport, le directeur de GIF, Raymond Baker, a appelé à une action rapide contre ces flux illégaux. "Stopper cette hémorragie dévastatrice du capital est essentiel pour atteindre les objectifs de développement économique et de réduction de la pauvreté dans ces pays", a-t-il commenté.