Nouvelle arrestation dans les milieux du prosélytisme chrétien. Elle s’est passée dans l’après-midi du mercredi 19 février à Al Hoceima, précisément au quartier Mirador, situé au centre de la ville. Le mis en cause est un ressortissant américain. Il est soupçonné d’«ébranler la foi» de musulmanes mineures. Au moment de la perquisition de la maison, la police a trouvé chez lui quatre filles marocaines, âgées entre 12 et 14 ans. L’opération a permis la saisie de PC, de CD et plusieurs livres religieux que l’Américain distribuait aux enfants qui lui rendaient visite.
Un imam aurait déposé plainte contre le prévenu
Cette interpellation est la conséquence d’une plainte déposée par un imam qui habite le même immeuble que l’Américain. Les va et vient des filles mineures l’ont intrigué, croyant au début qu’il s’agissait d’une possible affaire de pédophilie.
Pour en avoir le cœur net, il a décidé de porter l’affaire devant la police. Il semble qu’après enquête, la piste du prosélytisme chrétien aurait pris l’ascendant sur les autres possibilités. C’est alors que la police a donné l’assaut contre l’appartement de l’Américain.
L’expulsion attend le prévenu
L’article 220 du code pénal prévoit une peine d’emprisonnement de «six mois à trois ans et d'une amende de 200 à 500 dirhams» contre toute personne qui «emploie des moyens de séduction dans le but d'ébranler la foi d'un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d'enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats».
Cette sanction pourrait s’aggraver lorsqu’il s’agit de mineurs, comme dans le cas de l’Américain d’Al Hoceima. Mais dans les faits, les autorités marocaines évitent d’incarcérer des étrangers arrêtés dans le cadre d’opérations contre le prosélytisme. Elles optent, toujours, pour l’expulsion. Un moyen facile pour étouffer l’affaire et éviter de subir les foudres des milieux chrétiens en Europe et aux Etats-Unis.
Pour mémoire, en mars 2009, le Maroc a expulsé 20 ressortissants occidentaux, dont la majorité est américaine, pour prosélytisme chrétien. Ils travaillaient tous dans un orphelinat à Ain Leuh.