L’ambassadeur marocain à Alger semble toujours chercher une autorité compétente à même de lui donner des explications sur les tirs de l’armée algérienne sur un poste de surveillance frontalier à Figuig. Contrairement a ce qu’affirmait un communiqué du département de Salaheddine Mezouar, le 18 février, il s’avère que M. Belkzize n’a pas encore réussi à entrer en contact avec le moindre responsable du voisin de l’Est.
Le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères a indiqué, hier, dans des déclarations à l’APS sa «grande surprise au sujet de cette dépêche de la MAP car, je dois souligner qu'aucune démarche n'a été effectuée par l'ambassadeur du Maroc auprès des autorités algériennes compétentes». Après ce démenti, la diplomatie marocaine a été contrainte de donner des explications.
Lamamra refuse de communiquer avec l’ambassadeur
Les tentatives de M. Belkzize de prendre langue avec le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra se sont révélées vaines. Ce dernier s’est vu expliquer que le ministre était en Conseil de gouvernement et ne pouvait donc pas répondre à ses sollicitations. Ce qui est d’ailleurs faux, puisque, mardi, Lamamra était en discussion avec son homologue finlandais, Erkki Tuomiojia.
A l’issue de ces entretiens, les deux hommes ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle le diplomate algérien a abordé l’incident des tirs de la veille. Il a ainsi expliqué que son pays «est soucieux d'appliquer la loi algérienne et d'appliquer également ce qui est induit par la fermeture des frontières». Il a également tenu à préciser qu’«officiellement, il n'existe donc pas de mouvement que ce soit de personnes ou marchandises. Toutefois, la réalité prouve qu'il existe des mouvements illicites de personnes et de main d'œuvre africaine qui s'infiltrent à travers les frontières terrestres fermées ainsi qu'un trafic de drogues».
Le ministre de l’Intérieur aussi
Face à la porte fermée de Lamamra, M. Belkzize a tenté d’entrer en contact avec le ministre de l’Intérieur algérien. Là aussi, ce fut un échec. N’abandonnant pas la partie, l’ambassadeur marocain a ensuite essayé de contacter la direction générale de la sûreté nationale et le chef de cabinet du ministre de l'Intérieur. Mais encore une fois cela n’a rien donné.
Résigné après plusieurs tentatives infructueuses, l’ambassadeur a opté pour l’envoi d’ «une note verbale au ministère algérien des Affaires étrangères sur l'incident», selon une dépêche MAP. Dans celle-ci, il a demandé «des explications sur les raisons ayant justifié les tirs de l'armée algérienne».
Hier, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères soulignait «dans le cas où de présumés incidents devaient être signalés, il existe pour cela les canaux habituels que l'ambassadeur connaît bien». Mais ces canaux ne semblent pas très bien fonctionner.