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Grand Angle

Un détenu salafiste souhaite poursuivre la Délégation des prisons au Maroc

Après plus de dix ans de détention et des passages dans plusieurs prisons marocaines, un détenu salafiste compte poursuivre en justice la Délégation des prisons. Il explique dans une lettre les raisons de son initiative.

Publié
Prison de Kentira (Abdelhak Senna/AFP)
Temps de lecture: 2'

Les mauvaises conditions de détention des salafistes reviennent à la une de l’actualité. Abdelhak Mouhime, incarcéré dans la prison de Kenitra a décidé de porter plainte contre la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion. Il compte porter l’affaire devant le conseil supérieur de la magistrature, une instance présidée par le roi Mohammed VI alors que le ministre de la Justice en assure la vice-présidence.

Le salafiste avance dans une lettre, dont Yabiladi détient une copie, qu’il serait «victime» de la politique menée, pendant des années, par la Délégation. Mouhime est derrière les barreaux depuis voilà presque onze ans. Il avait été arrêté dans le sillage des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca.

Dans sa missive, le salafiste affirme, notamment, avoir été privé de visites familiales pendant quatre mois, juste après son incarcération. Une fois cette période de sanction terminée, il n’a eu droit, selon dires, qu’à «dix minutes de visite durant lesquelles il avait les yeux bandés et les mains menottées».

Requêtes de transfèrement à la prison de Casablanca rejeté

Abdelhak Mouhime dit, également, avoir subit «un transfèrement forcé d’une durée de neuf ans» au centre pénitencier de Kenitra. Une situation qui a empêché son père de se rendre sur les lieux d’incarcération de son fils. Très âgé et malade,  ce dernier ne pouvait pas supporter les déplacements entre Casablanca et Kenitra. Le salafiste assure que son père est décédé, début 2013, sans qu’il ait pu le voir. Il affirme, également, que la Délégation des prisons a rejeté sa requête d’assister aux funérailles de son père.

Mouhime assure, par ailleurs, dans sa lettre, avoir fait plusieurs demandes de transfèrement vers une autre prison plus proche du lieu de résidence de sa femme malade. Mais il affirme que toutes ses requêtes ont subit le même sort,  à savoir un rejet.

Le détenu a enfin souhaité rappeler que la Délégation des prisons a refusé toutes les médiations menées, conjointement, par Mohamed Khalidi, le secrétaire général du parti de la Renaissance et de la vertu, et Hassan Kettani, ancien détenu salafiste libéré en février 2012 suite à une grâce royale à l’occasion d’une fête religieuse (Al Maoulid), pour qu’il soit rapproché de sa famille. Et pourtant, comme il a tenu à le préciser, ces médiations étaient la conséquence de la suspension de la grève de faim de douze jours qu’avaient entamée des détenus salafistes de la prison de Kenitra pour protester contrer leurs conditions de détention.

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