Attentats de Madrid : Après 9 ans de prison, un condamné marocain retrouvera sa liberté ce samedi

Les dossiers des condamnés pour les attentats du 11 mars à Madrid reviennent petit à petit sur le devant de la scène en Espagne. Ce samedi, Mohamed Labri Ben Sellam, un des marocains emprisonnés pour son rôle dans ce drame qui a coûté la vie à 191 personnes, sortira de sa cellule de Valdemoro dans la capitale ibérique. L’homme avait été condamné en octobre 2007 à 12 années de prison après son arrestation lors d’une opération à Barcelone en 2005. Mais en juillet 2008, sa peine avait été revue à la baisse par la Cour suprême espagnole.

La Cour suprême avait estimé que la peine de 12 ans de prison qu’avait prononcée l’Audience Nationale  était trop lourde car Mohamed Labri Ben Sellam n’avait pas le plus haut degré de responsabilité dans l’organisation terroriste. Le Marocain avait été reconnu coupable d’avoir participé au «recrutement, endoctrinement et pour son aide aux jihadistes».

Selon des sources concordantes, les empreintes de Ben Sellam avaient été retrouvées sur une copie du Coran à Leganès, dans une maison où d’autres personnes ayant des rapports avec les attentats se sont suicidées. Le Marocain faisait parti du groupe du groupe de Mustapha El Maïmouni qu’il était chargé d’organisé. Le groupe aurait été constitué entre fin 2002 et février 2003 à Madrid. Le détenu aurait aussi eu des liens avec Rabei Osman El Sayed surnommé «Mohamed l'Egyptien», qui a été acquitté dans cette affaire. Il avait en plus des relations avec Mohamed Alfalah, qui aurait réussi à s'échapper de la maison de Leganès et aurait péri dans un attentat suicide en Irak.

Extradé au Maroc ?

Après sa libération, là question qui se pose désormais est  de savoir où Ben Sellam va s’établir. Selon les mêmes sources, le Maroc a activé une demande d’extradition de l’ancien prisonnier. Du coup, l’homme risquerait de se subir le même sort que Zouheir Rafah qui sera libre en mars mais dont l’expulsion d’Espagne est très probable. Même si Rafah a déjà fait savoir son souhait de ne pas revenir au Maroc, son expulsion peut être basée sur l’article 57 de la Loi sur les étrangers en Espagne qui «constitue un motif d'expulsion…lorsque l'étranger a été condamné à l'intérieur ou en dehors de l'Espagne, pour comportement frauduleux qui constitue une infraction punissable pour le pays ou un emprisonnement d’un an, sauf si les dossiers criminels ont été annulés».