Les mères émiraties sont maintenant obligées d'allaiter leurs bébés. Ainsi dans le cadre de la législation des droits de l’enfant, une nouvelle loi leur ordonne d’allaiter leurs enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent 2 ans. L'un des membres du Conseil fédéral national - autorité qui représente le peuple émirati - qui a adopté cette loi, a expliqué au journal The National, quotidien émirati anglophone, que c'était le «droit» de tous les enfants d'être allaités jusqu'à leurs 2 ans.
Des aménagements d’horaire existent déjà pour faciliter aux mères d’allaiter leurs enfants, même lorsqu’elles travaillent. Quant aux mamans qui seraient incapables d’allaiter leurs enfants, il est prévu qu’elles se feraient remplacer par des "nurses". Mais où trouver celles-ci et qui se chargera de les payer ? Aucune précision.
Débat et opposition
Dans une tribune publiée sur The National, «Out of the Blues», un groupe basé à Dubaï, créé pour soutenir les mères souffrant de maladie post-natal (PNI), explique son opposition à cette nouvelle loi.
«Les nouvelles mères sont extrêmement vulnérables et ont besoin de plus de soutien et d'encouragement. Il est évident qu’encourager les femmes à allaiter est un objectif louable en soi, en soutenant celles qui peuvent et veulent allaiter et non pas en punissant celles qui ne peuvent pas», écrit-on.
«Beaucoup de femmes ont du mal à allaiter leurs bébés de manière efficace. Dans sa forme actuelle, cette loi ne semble pas accorder de l’intention à ces femmes. Le danger est que, avec la menace de sanctions, ces femmes pourraient faire face à un stress supplémentaire à un moment déjà difficile, s'exposer à des répercussions graves qui peuvent mener à la dépression», ajoute le groupe.
L’allaitement dans le coran
Voici ce que dit le coran concernant l'allaitement : «Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets. Au père de l’enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. Nul ne doit supporter plus que ses moyens. La mère n’a pas à subir de dommage à cause de son enfant, ni le père, à cause de son enfant. Même obligation pour l’héritier. Et si, après s’être consultés, tous deux tombent d’accord pour décider le sevrage, nul grief a leur faire. Et si vous voulez mettre vos enfants en nourrice, nul grief à vous faire non plus, à condition que vous acquittiez la rétribution convenue, conformément à l’usage. Et craignez Allah, et sachez qu’Allah observe ce que vous faites».
(Sourate 2, verset 233)