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Grand Angle

Fracture politique entre la jeunesse marocaine et l’Etat

Suite à la commande de l’association Daba 2007 (créée en 2006 pour mobiliser la société civile aux élections législatives 2007), l’institut d’études LMS CSA, vient de réaliser un sondage d’opinion auprès d’un échantillon principal composé de 1000 personnes et d’un échantillon «boost» de 200 personnes de la tranche d’âge 18/29 ans.
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Il faut savoir que la collecte des données sur le terrain a été réalisée au cours de la période s’étalant entre le 1er janvier et le 13 février 2006. Les 16 régions ont été «sondées», de Oued-Ed-Dahab Lagouira à l’Oriental, en passant par le Souss Massa-Draa, Grand Casablanca, Fes-Boulemane,…

Qu’est-ce qui ressort de cette enquête d’opinion ? Tout d’abord, que 73% des 18/24 ans s’intéressent peu où pas du tout à la politique contre 78% chez les 25/29 ans. Pour ce qui est de l’engagement dans la vie publique, c’est la bérézina ! Seulement 1% se déclarent militants dans un parti politique, 2% d’une association sportive ou culturelle, 1,5% d’une association de quartier, 1% d’une association caritative, 1% au sein d’un syndicat (ou association professionnelle), et enfin 1%, sont engagés dans une association politique.

Les résultats sur les intentions d’adhérer à un parti politique ne sont guère plus réjouissants. 65% n’ont pas l’intention de rejoindre un parti pour seulement 21% qui y songent. Une réalité qui fait froid dans le dos à la veille du scrutin législatif qui se déroulera au mois de septembre 2007.

Ils seraient 65% à être inscrits sur les listes électorales, 40% à déclarer que les élections législatives à venir sont très importantes, environ 25% considèrent que la consultation sera crédible et 40% annoncent qu’ils se rendront aux urnes le 7 septembre prochain.

Du côté du profil des candidats, il ressort que 70% d’entres eux, souhaiteraient que ce soit «quelqu’un qui n’est pas connu au niveau national mais qui est actif localement» et pour 60%, «un candidat jeune et dynamique». Les sondés vont même plus loin, ils sont plus de 80% à vouloir élire «un monsieur ou une madame tout le monde», 64% «quelqu’un de nouveau» et 88% une personne compétente et instruite.

Au rayon des thématiques prioritaires, 91% des jeunes attendent que les partis politiques s’attaquent de front à une lutte sans merci contre le chômage et la création d’emploi, 54% pour l’amélioration du système de santé et de soins, 52% souhaitent l’éradication de la corruption et la dilapidation des deniers publics, 46% contre la pauvreté et la précarité, 34% l’amélioration de la qualité de l’enseignement…

Ces résultats mettent en perspective, si besoin est, que faute de répondre aux fondements d’une société, à savoir l’éducation, la santé, le logement, pour tous, les centres d’intérêts tels que la protection de l’environnement n’a suscité que peu d’intérêt chez les sondés (16%), constat identique pour l’insécurité (15%), la défense des droits de l’homme (14%), l’attrait des investissements étrangers (11%) ou encore la lutte contre le terrorisme (7%).
Ce miroir de l’opinion publique ne doit pas nous laisser indifférent car l’avenir du pays est en jeu.

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