Il faut savoir que la collecte des données sur le terrain a été réalisée au cours de la période s’étalant entre le 1er janvier et le 13 février 2006. Les 16 régions ont été «sondées», de Oued-Ed-Dahab Lagouira à l’Oriental, en passant par le Souss Massa-Draa, Grand Casablanca, Fes-Boulemane,…
Qu’est-ce qui ressort de cette enquête d’opinion ? Tout d’abord, que 73% des 18/24 ans s’intéressent peu où pas du tout à la politique contre 78% chez les 25/29 ans. Pour ce qui est de l’engagement dans la vie publique, c’est la bérézina ! Seulement 1% se déclarent militants dans un parti politique, 2% d’une association sportive ou culturelle, 1,5% d’une association de quartier, 1% d’une association caritative, 1% au sein d’un syndicat (ou association professionnelle), et enfin 1%, sont engagés dans une association politique.
Les résultats sur les intentions d’adhérer à un parti politique ne sont guère plus réjouissants. 65% n’ont pas l’intention de rejoindre un parti pour seulement 21% qui y songent. Une réalité qui fait froid dans le dos à la veille du scrutin législatif qui se déroulera au mois de septembre 2007.
Ils seraient 65% à être inscrits sur les listes électorales, 40% à déclarer que les élections législatives à venir sont très importantes, environ 25% considèrent que la consultation sera crédible et 40% annoncent qu’ils se rendront aux urnes le 7 septembre prochain.
Du côté du profil des candidats, il ressort que 70% d’entres eux, souhaiteraient que ce soit «quelqu’un qui n’est pas connu au niveau national mais qui est actif localement» et pour 60%, «un candidat jeune et dynamique». Les sondés vont même plus loin, ils sont plus de 80% à vouloir élire «un monsieur ou une madame tout le monde», 64% «quelqu’un de nouveau» et 88% une personne compétente et instruite.
Au rayon des thématiques prioritaires, 91% des jeunes attendent que les partis politiques s’attaquent de front à une lutte sans merci contre le chômage et la création d’emploi, 54% pour l’amélioration du système de santé et de soins, 52% souhaitent l’éradication de la corruption et la dilapidation des deniers publics, 46% contre la pauvreté et la précarité, 34% l’amélioration de la qualité de l’enseignement…
Ces résultats mettent en perspective, si besoin est, que faute de répondre aux fondements d’une société, à savoir l’éducation, la santé, le logement, pour tous, les centres d’intérêts tels que la protection de l’environnement n’a suscité que peu d’intérêt chez les sondés (16%), constat identique pour l’insécurité (15%), la défense des droits de l’homme (14%), l’attrait des investissements étrangers (11%) ou encore la lutte contre le terrorisme (7%).
Ce miroir de l’opinion publique ne doit pas nous laisser indifférent car l’avenir du pays est en jeu.