Espagne : Un Marocain expulsé à cause de son activisme pour les victimes des crédits hypothécaires ?

Ce mardi matin, les membres de la section locale de Gérone du Collectif pour les victimes des crédits hypothécaires (PAH- Girona), amis et connaissances d’Aziz Tarhzout se sont mobilisés devant le Palais de justice de la ville pour protester contre son expulsion vers le Maroc, rapporte le quotidien La Vanguardia. Ces manifestants dénoncent l’expulsion du jeune marocain, avant la fin de son procès (le 21 janvier).

Après avoir été arrêté pour cause de permis de séjour expiré, Aziz Tarhzout a été expulsé sur décision du juge. Celui-ci l’avait sommé, le 15 janvier, de quitter le territoire dans un délai de 72 heures. Son avocat, Me Benet Salellas, a tenté en vain d’intenter un recours. Mais dès le 16 janvier, Aziz embarquait dans un avion à l’aéroport de Madrid Barajas avec pour destination finale le Maroc.

Il n’était d’ailleurs pas seul dans ce cas. 23 autres Marocains ont été expulsés dans un vol affrété par le commissariat central des Etrangers et des Frontières, dépendant du ministère de l’Intérieur. Le vol avait pour terminus l’aéroport de Jerez. De là, les 24 immigrés ont été conduits au port d’Algésiras pour être acheminés vers Ceuta par ferry. Ils ont été ensuite remis aux autorités marocaines.

L’expulsion de d’Aziz Tarhzout  a, en tout cas, du mal à passer chez les membres de la PAH-Girona. Depuis la semaine dernière, ils multiplient les sit-in, dénonçant une expulsion «illégale». Selon eux, le jeune homme ne mérite pas ce traitement en raison de son engagement dans la vie sociale à Gérone et de sa pleine intégration dans son pays d’accueil.

Victime du Pouvoir catalan ?

Au sein du Collectif et de certains médias locaux notamment le journal d’extrême gauche Diagonal Periodico, l’arrestation et l’expulsion d’Aziz Tarhzout sont perçues comme des représailles de la part du gouvernement catalan à sa participation aux mouvements sociaux ainsi qu’au combat pour les victimes des crédits hypothécaires. «Aziz a eu à endurer les insultes, les menaces et l'humiliation», précise le quotidien.

Il semble que le gouvernement local n’approuve pas ce combat. Déjà en octobre dernier, de nombreuses familles ont été délogées par les pouvoirs publics. Beaucoup d’entre elles se sont par la suite retrouvées sans domicile.

Aujourd’hui, le collectif pour les victimes des crédits hypothécaires de Gérone lutte pour le retour d’Aziz Tarhzout en Catalogne. «Avec ou sans papiers, Aziz est l'un des nôtres et nous ne voulons pas travailler aujourd'hui ou demain sans lui, à cause de ce qu’il représente: un être plein d’humanité, honnête, travailleur et attentionné, notre frère», affirme le collectif dans un communiqué.