2014 est l’année par excellence de la rigueur budgétaire. Le chef du gouvernement est décidé à poursuivre sur cette voie. Dimanche à Rabat, Abdelilah Benkirane a défendu ses choix économiques devant les membres de la commission nationale de son parti. Certains membres se sont montrés inquiets des conséquences négatives d’une telle politique sur les résultats du PJD aux prochaines échéances électorales.
A toutes ces voix, qui peinent à dépasser, pour le moment, le stade du chuchotement, Benkirane a voulu être clair et direct, martelant le message suivant : la mission nodale des islamistes qui dirigent l’actuel gouvernement est de mener des «réformes» et «non pas de préserver notre cote de popularité».
Depuis sa nomination par le roi Mohammed VI, il y a de cela deux ans, en vue de former un gouvernement, le secrétaire général du PJD a toujours fait preuve de zèle, se disant prêt à sacrifier les intérêts de son propre parti sur l’autel de la réalisation des réformes. Un discours relayé, également, par ses fidèles lieutenants à l’occasion de meeting politiques ou dans des déclarations à la presse.
L’objectif est la réforme et non la cote de popularité
C’est la conviction de Benkirane. La semaine dernière, à l’occasion d’une réunion avec les composantes de sa majorité, il s’est engagé auprès des secrétaires généraux du PPS, RNI et le MP d’assumer seul et pleinement la responsabilité de toutes les mesures antipopulaires qu’il s’apprête à prendre. Dans le viseur du chef de gouvernement figure la délicate réforme des caisses de retraites avec notamment des augmentations des cotisations des salariés et de l’âge de départ à la retraite.
Quant à réforme de la Caisse de compensation, elle est déjà mise sur les rails. Il ne manque que la fin de la subvention du gaz butane pour qu’elle atteigne son rythme de croisière et soit totalement effective. Plus personne n'évoque par contre, la distribution des allocations promises aux démunis, il y a deux ans, par l’ancien ministre des Affaires générale du gouvernement, Mohamed Najib Boulif.
Compte tenu de la fin de subvention totale ou graduelle pour les carburants, des augmentations dans le transport, l’électricité et peut-être même le pain, sont prévues dans les prochains mois. L'année sociale 2014 risque d'être délicate pour le gouvernement Benkirane II.