Maroc/Algérie : le trafic de carburant s'est généralisé, reconnait le DG de la douane algérienne

Le trafic des carburants entre l’Algérie et le Maroc se porte toujours aussi bien. L'affirmation émane du quotidien algérien El Khabar, dans son édition du 17 janvier. Visiblement, les mesures draconiennes prises par les plus hautes autorités du voisin de l’Est, au point d'enrôler l'armée dans cette campagne anti-contrebande, n’ont pu arriver à bout de cette activité illégale mais très lucrative.

La même source, en s’appuyant sur des statistiques de 2013, élaborées par les services de la douane locale, assure que les «Hallabas» (ndlr : trafiquants de carburant) ont opéré un léger changement dans leurs tactiques. Face à l’intensification des barrages de contrôle dans les zones ouest, frontalières avec le royaume, ils  se sont rabattus sur les stations d'essence des villes intérieures de l'Algérie, où la surveillance des forces de sécurité est moins rigoureuse, comme point de ravitaillement en carburants subventionnés de leurs camions citernes aménagés pour l'occasion, à l’image de la wilaya de Sétif. Des quantités qui sont ensuite écoulées sur le marché marocain à des prix défiant toute concurrence.

La contrebande risque de s'amplifier

Même son de cloche chez algerie-focus.com. La publication en ligne corrobore les affirmations d'El Kabar en faisant état de la saisie en 2013 de 100 véhicules tout terrain dédiés exclusivement au trafic des carburants. En Algérie, il semble que les autorités seraient sur le point d'abdiquer face à la montée en puissance de cette activité principalement en direction du Maroc et dans une moindre mesure vers la Tunisie. Le directeur général de la douane a ainsi du concéder que la contrebande de carburant, loin d'avoir diminuée, "s'est généralisée".

Un négoce qui voit s'ouvrir devant lui de nouveaux horizons. L'annonce, hier, par le gouvernement Benkirane de la fin de la subvention de l'essence super et du fuel et la baisse graduelle pour le gasoil devrait inciter les "Hallabas" algériens à redouber d'efforts pour répondre à la demande marocaine, de plus en plus importante en carburant à bas prix, notamment dans les régions du nord est du Royaume.