Laâyoune s'embrase de nouveau. Le véhicule de police incendié suite à des jets de cocktails Molotov n’est qu’un énième épisode dans la série des affrontements entre les éléments de la police et les partisans du Polisario. Dans des déclarations à Yabiladi, des sources locales n’écartent pas l’option de l’acte de vengeance suite à la diffusion dans la ville de rumeurs sur une femme supposée torturée, vendredi dernier, par des agents des forces auxiliaires.
Après la parenthèse de l'Aïd Al Mawlid, la tenue d’un sit-in, mercredi soir, au quartier Maghreb arabe à l’appel d’une coordination locale d’associations réclamant l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme, a alerté les forces de l’ordre qui se sont déployées en masse au point de chute des jeunes.
Une fois dispersé, le mouvement de protestation s’est replié à Maâtallah, le bastion par excellence, des pro-Polisario à Laâyoune. Des sources avancent que ces accrochages auraient fait des blessés dans les rangs des manifestants, notamment cinq femmes dont une aurait été transportée à l'hôpital. Ce matin, un calme précaire prévaut dans la ville.
Des diplomates étrangers visitent Laâyoune
Le timing de ce regain de la violence semble calculé. Il coïncide avec l’arrivée, mardi dans la ville, d'une délégation de diplomates accrédités au Maroc, composée des représentants du Canada, de la Norvège et de la Suisse.
La délégation a déjà pris langue avec de représentants d’ONG proches du Polisario, tels El Mami Omar Salem, le président de la Commission contre la torture au Sahara occidental et Mohamed El Bikeime, un membre de l’Observatoire de la protection des ressources naturelles de la région.
Des déplacements qui seront, ensuite, sanctionnés par des rapports, sur la base desquels ces trois gouvernements arrêteront leurs positions concernant le conflit au Sahara. Même si Ottawa, Oslo et Berne ne siègent pas au Conseil de sécurité, la nature de leurs avis sur la question est hautement capital et pour le Maroc et pour le Polisario.