La 15ième édition du Festival National du Film se tiendra du 7 au 15 février prochain à Tanger. Une édition qui verra la participation du premier film réalisé par l’écrivain homosexuel Abdellah Taïa, «L’armée du salut». L’adaptation cinématographique du roman éponyme publié en 2006, figure, en effet, sur la liste officielle des vingt-deux longs métrages en compétition, rendu publique par le Centre marocain de cinématographie.
La présence de ce film devrait susciter l’ire des conservateurs et provoquer des manifestations des islamistes devant la salle de cinéma Roksy. Le boycott du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, également président du conseil d’administration du CCM, est une option à ne pas écarter. Le remake du scénario de l’année dernière est fortement envisagé. Mustapha El Khalfi avait, en effet, boudé le festival en 2013 à cause de la participation du documentaire de Kamal Hachkar : «Tinghir- Jérusalem, les échos du Mellah».
Le film compte déjà un prix en Suisse
A Tanger, «l’armée du salut» sera, pour la première fois, projeté au Maroc. Sachant que l’œuvre de Abdellah Taïa a déjà été sélectionnée au très prestigieux festival de la Mostra de Venise dans son édition de 2013 et au Toronto international film la même année.
Le premier long métrage de Taïa compte déjà dans son escarcelle le Prix Spécial du Jury au Geneva International Film Festival (Suisse), décerné en novembre dernier. La participation à ces évènements internationaux du cinéma a ouvert la voie à «l’armée de salut» à sa distribution, en mars prochain, dans les salles obscures en France.
La participation de «l’armée de salut» au Festival National du Film devrait relancer, en ce début d’année, le débat sur les libertés individuelles au Maroc, et notamment sur la question de l’homosexualité. De nouveau les clans des laïcs et des conservateurs croiseront le fer à Tanger.