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Grand Angle

Indépendance : Cinquante ans après, le bilan…

Le 18 novembre 1955, le Roi Mohammed V remontait sur son trône pour annoncer la fin du protectorat et par la même occasion «l’aube de l’Indépendance». Cinquante ans après, le Maroc retrace les grandes lignes de cet acquis pour lequel nombre de sacrifices ont été présentés.
Le pays est en fête, les commémorations sont à la taille de l’événement, mais une seule question taraude les esprits : Quel bilan pourrait-on faire de ces cinquante années d’indépendance ?
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L’histoire du Maroc est sur toutes les pages. Certains, comme Al Bayane, se rappellent de tout, y compris du fait que «Le protectorat imposé au Maroc par les puissances coloniales au début du siècle dernier ne fût pas une «parenthèse» de l’histoire, comme certains le prétendent. Il a constitué un tournant décisif qui a démontré que les «protecteurs» ne sont pas venus pour nous «protéger», nous «civiliser» et nous «émanciper», mais surtout pour bafouer notre souveraineté nationale, exploiter nos ressources naturelles et occuper nos terres dans l’intention manifeste de s’installer pour toujours».

D’autres comme Le Matin du Sahara préfèrent se focaliser sur le présent, sur l’après, sur «la relation exemplaire qui unit le Maroc à la France depuis cinquante années».

Quoi qu’il en soit, le Maroc célèbre son indépendance sans ostentation mais en organisant de multiples activités pour sensibiliser les générations montantes nous informe Jeune Afrique l’Intelligent. Le budget alloué aux célébrations varierait entre 20 et 30 millions de Dh. Toujours selon Jeune Afrique, la France consacre 150 000 Euros aux commémorations. Elle fera également don à l’Etat marocain de bâtiments administratifs et d’une partie des jardins du Consulat général de France à Marrakech.

Après les festivités en tout genre, les autorités se déclarent décidées à ouvrir vers la fin de 2005 un débat sur le bilan de ces cinquante dernières années. Après une petite revue de notre presse nationale, Le Courrier International estime que ce bilan est très mitigé. La Vérité se demande "Sommes-nous vraiment indépendants ?" et en sort avec un constat poignant : Le Marocain tel un essuie - glace efface son passé pour déplorer le présent et décorer le futur aux couleurs de l’espoir.

Et le patriotisme dans tout cela ? «Le sentiment patriotique qui anima le mouvement national ayant lutté pour l’indépendance est-il mort ? Ou s’est-il mis simplement en veilleuse pour ne se réveiller qu’à l’occasion de grands rendez-vous de l’Histoire: marche verte, alternance consensuelle, réconciliation nationale...?». L’Economiste semble répondre à cela en affirmant que «Les Marocains ont besoin de reprendre confiance et de croire à de nouveaux slogans et mots d’ordre mobilisateurs. Bref, réveiller ce patriotisme qui semble manquer à beaucoup d’entre nous.» Et de continuer que la bataille du développement n’attend pas les années, que chacun de nous doit s’arrêter et réfléchir pour mesurer l’ampleur des défis qui nous attendent. Pour cela, tout le monde doit s’impliquer et cesser de rejeter la responsabilité sur autrui. Nous sommes tous appelés à accomplir les efforts nécessaires, chacun dans son domaine...

Telquel quant à lui tient à rendre hommage aux «héros oubliés de l’indépendance». Cinquante ans après, les festivités officielles ont tourné quasi-exclusivement autour de Mohammed V "le libérateur". Des héros de la résistance il ne reste que peu de souvenirs…
Assahifa souhaite revenir sur «les instants critiques» de cinquante années d’indépendance, tandis que son confrère Le Journal Hebdomadaire, toujours aussi "original", estime plus intéressant de plancher sur «Combien vous (les marocains) coûte la Monarchie?» dans le cadre du budget de 2006.
Les prochaines semaines promettent donc d’être riches en émotions. L’heure de l’auto-critique approche, et les bonnes résolutions avec. De quoi débuter 2006 du bon pied.

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