Le passage, aujourd’hui, du ministre de la Santé devant la commission des Secteurs productifs et celle des Secteurs sociaux relevant de la Chambre des représentants ne s’est pas bien passé. Houcine El Ouardi a été victime d’insultes et de menaces proférés par des pharmaciens, furieux contre la décision prise en conseil du gouvernement de dissoudre, à la demande du ministre de la tutelle, les conseils régionaux des pharmaciens du Nord et du Sud. L’intervention de certains collaborateurs d’El Ouardi, présents à la réunion, soutenus par des agents de la sécurité, a évité que les choses ne virent à l’agression physique.
Les pharmaciens, dont un membre du PAM, arrêtés
Une source au PPS nous confie qu’une fois sorti de la salle, «le ministre de la Santé a, immédiatement, informé le ministre de l’Intérieur de ce qu’il venait de subir. Mohamed Hassad a ordonné l’arrestation des agresseurs».
Notre interlocuteur nous a affirmé que ces derniers «sont entrés à la Chambre des représentants grâce à la médiation d’une députée du PAM». «D’ailleurs sur la liste des sept interpellés figure un membre du conseil national du Tracteur. Le ministre est déterminé à tous les poursuivre devant la justice pour injures et diffamation», a-t-il ajouté.
Ce grave incident corrobore les allégations de menaces de morts, via des appels téléphoniques, qu’auraient reçues Houcine El Ouardi en mai dernier. A l’époque, le ministre affirmait, dans des déclarations à la presse, que les commanditaires de ces intimidations agiraient sur des ordres émanant «de lobbys qui ont profité de l’ancienne situation et s’opposent, aujourd’hui, à la réforme» et qui «ont bénéficié, pendant des années, d’avantages estimés à des milliards de dirhams».
Au lendemain de la publication de ces menaces, le ministre de la Santé déposait une plainte contre X. Par ailleurs, il est lieu de noter que cette affaire n’avait pas suscité une grande solidarité de la part du gouvernement. Seul le PPS, le parti auquel appartient El Ouardi, avait soutenu son camarde. Qu'en sera-t-il cette fois? Mais peut-être que la présence de PAMistes parmi les mis en cause incitera le cabinet Benkirane à réagir.