Désormais, les conseillers sont les dommages collatéraux indirects de la blague raciste du député du PJD El Mokriî Abou Zaid. Le chef de gouvernement les prive de la diffusion sur Al Oula de leur «Droit d’informer» lors des sessions hebdomadaires des questions orales. Hier, Abdelilah Benkirane a adressé une lettre au président de la chambre haute du parlement l’informant de cette mesure.
Le PJDiste indique, dans sa missive, que sa décision est parfaitement conforme au verdict 2013/924 du Conseil constitutionnel, rendu public le 22 août dernier, annulant l’article 104 du règlement interne de la Chambre des représentants, permettant aux présidents des groupes de présenter des «Droit d’informer».
Un argument que rejette, dans des déclarations à Yabiladi, Abdelmalek Afariat de la FDT (Fédération démocratique du travail), précisant que la décision du CC ne concerne en aucun cas les conseillers mais les députés.
Les Droits d’informer dérangent
La mesure prise par Abdelilah Benkirane suscite des interrogations, notamment chez le groupe de la FDT, auteur du «Droit d’informer», du 31 décembre, sur la blague raciste d’Abou Zaid sur les Amazighs.
«Indéniablement, il s’agit d’une réaction bizarre du chef de gouvernement à notre «DI» de la semaine dernière. Sachant que notre intervention ne constituait en aucun cas une attaque personnelle contre El Mokriî El Idrissi mais nous avons réagi à une affaire qui continue de susciter un grand intérêt des Marocains», nous confie le conseiller Afariat. «Sans aucun doute, la diffusion en direct sur Al Oula des «Droits d’informer» dérange le gouvernement Benkirane», ajoute-il.
Avant la nomination du cabinet Benkirane, celui dirigé par Abbas El Fassi (octobre 2007-janvier 2012) était, également, excédé par la teneur des «DI». A plusieurs reprises, Driss Lachgar, alors ministre des Relations avec le parlement, dénonçait ce qu’il qualifiait d’ «abus» des conseillers et demandait le droit du gouvernement de répliquer.