Il n’aura pas fallu beaucoup de temps au Maroc pour réagir suite à une lettre reçue par le Consul général du royaume à Las Palmas au sujet du bateau transportant 5 000 tonnes de fioul qui a chaviré à l’entrée nord du port de Tan Tan. En effet, les autorités du royaume ont sollicité l’aide de l’Espagne pour remettre à flot le navire, rapporte l’AFP qui cite une source ministérielle. L’opération de remorquage du navire a d’ailleurs été déclenchée. Auparavant, une tentative de dessablement s’était soldée par un échec.
Mais d’après la même source, deux navires des Iles Canaries sont attendus. Ils seront chargés de tracter le pétrolier vers le large. Les autorités marocaines prennent en tout cas les choses très au sérieux. Dans une déclaration à la MAP, le directeur de l'Agence nationale des ports (ANP), Mohamed Othmani, a également fait savoir qu’un remorqueur de 16 500 chevaux en provenance de Las Palmas était attendu hier, ainsi que 5 autres experts néerlandais qui vont être « assistés par un hélicoptère de la Gendarmerie royale». Les propriétaires du navire se sont engagés à présenter une garantie financière à l'autorité maritime, conformément à la loi, a expliqué Othmani.
L’accident suscite toujours des inquiétudes dans les Iles Canaries qui n’avaient d’ailleurs pas manqué d’exprimer leur préoccupation en demandant à Rabat si une aide technologique et logistique était nécessaire pour éviter toute pollution. Dans un communiqué, les autorités de Lanzarote, une des îles canariennes situées à environ 200 km du lieu de l’incident, ont même sollicité un point «urgent» sur la situation auprès de Rabat évoquant entre autres le «niveau de risque» encouru.
La Menace écologique demeure
Après que l’opération de dessablement du navire a échoué en raison notamment du fort courant, les autorités marocaines se sont tournées vers d’autres solutions. Mercredi, une réunion s’est tenue à Tan Tan afin d’ «examiner les moyens d'assurer le remorquage» et «éviter une catastrophe écologique», en présence notamment de l'armateur et de la compagnie «SMIT TUG», assureur du bateau chaviré. La rencontre a accouché d’une première solution : mettre des barrages flottants à la disposition du commandement provincial de la Protection Civile.
Visiblement, une menace écologique est à craindre. Certes seule la coque du navire a été touchée et aucune fuite majeure n'a jusque-là été signalée. Mais, selon le ministère de l’Environnement, le fioul s'est solidifié au contact de l'eau froide. «L'espoir, pour éviter une catastrophe écologique, repose maintenant sur la mise à flot du navire», avait expliqué une source du port de Tan Tan. Pour La Provincia, il est évident que la zone du naufrage est affectée par la pollution pétrolière.
Pour rappel, l’accident est survenu lundi soir lorsque le navire en provenance des Canaries s'est échoué à l’entré nord du port de Tan Tan après avoir heurté des rochers. Les 5 000 tonnes de fioul étaient destinées à une station thermique de cette ville située à environ 300 km au sud d'Agadir.