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Grand Angle  

Mosquée de Paris : La décision de faire prier les femmes au sous-sol source de tension

Depuis quelques semaines, les femmes n’ont plus le droit de prier dans la même salle que les hommes dans la Grande mosquée de Paris. Pour protester contre cette mesure jugée «arbitraire» par une partie, un collectif a été créé sous le nom «Les femmes dans la mosquée». Leur première action, menée samedi, a donné lieu à une bagarre générale en plein lieu de culte. Explications. 

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A la Mosquée de Paris, les femmes avaient l’habitude jusqu’à présent de prier derrière les hommes, dans la salle principale. Mais depuis près d’un mois, elles sont contraintes à descendre au sous-sol de l’édifice. Selon la Grande mosquée de Paris, citée mardi par Le Figaro, cette séparation a été décidée il y a quelques semaines déjà à cause de «l'affluence croissante de fidèles». Les principales intéressées, elles, soutiennent que cette mesure a été prise parce qu’elles ont été jugées «trop bruyantes».

Ces dernières, estimant que cette décision est «arbitraire», se sont regroupées en collectif qu’elles ont appelés «Les femmes de la mosquée». Le 25 novembre dernier, celles-ci ont adressé une lettre  au recteur Dalil Boubakeur dans le but d’avoir des explications convaincantes, en vain.

«Une sanction collective injuste»

«L'administrateur général nous a répondu que cette décision avait été prise à la suite d'une demande des fidèles-hommes trop gênés par le comportement bruyant de certaines femmes. Cet argument ne nous a pas étonnées car nous avons également été victimes de ces faits. [...] Monsieur le Recteur, interdire l'entrée de ce lieu à l'ensemble des femmes pour les raisons évoquées s'apparente bien à une sanction collective injuste et disproportionnée», explique le collectif, cité par le Huffington Post.

Le collectif ne s’est, toutefois, pas arrêté là. Pour faire valoir leurs droits, ces femmes ont organisé samedi dernier, une petite action de protestation dans la mosquée. Soutenu par un des fidèles, elles ont tenté d’accéder à la salle de prière mais ont rapidement été refoulées par les hommes. «Nous avons essayé d’aller à la salle principale pour prier derrière les hommes. Une vingtaine d’hommes nous ont fait barrage afin de nous empêcher d'entrer. Des propos très violents ont été dits à notre encontre», a fait savoir Hanane Karimi, porte-paroles du collectif, jointe par le même site.  

Bagarre généralisée

«Très vite, ça s’est transformé en bagarre généralisée. Trente hommes se sont jetés sur un frère qui nous accompagnait. Plusieurs femmes ont même été brutalisées. Pour ça, ils n’ont aucun mal à toucher les femmes», ironise-t-elle. A l’issue de cette altercation, trois membres du collectif ont porté plainte pour «coups et blessures».

De son coté, la Grande mosquée de Paris a également l’intention de porter plainte. Dans un communiqué publié sur son site web, l’institution explique que «de tels comportements relevant de l’agitation et de la propagande politique sont condamnables. Et les mensonges colportés à des fins évidentes de «fitna» par ce groupuscule sont sans fondements.».

Abdelalh Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, est presque du même avis. «La mosquée permet aux fidèles de prier dans le calme, ce n'est pas un lieu de polémique et de discorde», a-t-il estimé avant de condamner «ces activistes, leurs propos et le fait de vouloir faire du forcing dans la salle de prière», rapporte TF1.

«Les femmes dans la mosquée» n’ont en tous les cas pas l’intention d’en rester là. Une pétition ainsi qu’un groupe Facebook ont été créés afin d’accompagner leurs prochaines actions. Elles espèrent ainsi faire changer d’avis à la Grande mosquée de Paris pour qu’elles puissent retrouver leur espace de prière habituel. 

Reportage TF1

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