A mi-mandat, Benkirane reconnaît qu’il n’a pas honoré ses engagements électoraux

Après presque deux ans aux commandes, Abdelilah Benkirane reconnait qu’il n’a pas encore honoré ses engagements électoraux. Cette confession a été faite, samedi à Rabat, lors de la réunion des ingénieurs du parti de la Lampe mais sans donner davantage de détail sur les dossiers où il n’a pas pu mener à bien sa politique. Hormis ce moment de vérité, le secrétaire général du PJD s’est montré très optimiste quant à la réalisation de son programme électoral vers la fin du mandat de son gouvernement, assurant à l’assistance qu’il y a une «dynamique».

«Le peuple nous excusera»

«Dans le cas contraire, le peuple marocain nous excusera, sachant qu’il est parfaitement au courant des conditions dans lesquelles le cabinet travaille», a-t-il souligné. Là aussi, Benkirane a évité de trop donner d’explications comme il le faisait auparavant, lorsqu’il accusait une partie de l’entourage royal, les fameux "crocodiles et démons" d’entraver l’action de son gouvernement. Des termes totalement bannis, voilà quelques mois, de la prose du PJDiste, suite à un virage dans la stratégie de communication chez Benkirane.

Chabat, le punching ball du PJDiste

Certes l’heure est à la retenue concernant l'entourage royal, mais pas contre Hamid Chabat. Le SG du PJD a besoin d’un punching ball idéal sur lequel il cogne de temps à temps mais sans avoir à appréhender les réactions, comme c’était le cas avec ses autres adversaires occultes.

Cette fois encore, Benkirane a tiré à boulets rouges sur le patron de l’Istiqlal, accusé, selon ses dires, de servir un agenda qui n’est ni le sien ni celui du parti de la Balance. A l’adresse des ingénieurs islamistes membres de sa formation, le chef du gouvernement a eu ce message : «n’accordez pas d’attention aux personnes qui tentent d’entraver le développement réel du pays qu'elles soient à l'intérieur ou à l'extérieur de l'administration».

La réforme des caisses de retraites ne dépassera pas 2015

Benkirane a défendu les décisions impopulaires qu’il a prises, arguant que les politiques commettent «une grave erreur» lorsqu’ils pensent que leurs programmes doivent être «appréciés de tout temps par les électeurs». En revanche, «ils sont appelés à les convaincre de la crédibilité de leurs projets», a-t-il expliqué.

Des propos annonciateurs pour 2014 de grandes décisions concernant notamment, la réforme de la retraire et la caisse de compensation. Sur le premier grand dossier, et selon des sources syndicales, les options de la hausse des cotisations et du prolongement de l’âge de la retraite à 65 ans n’attendent que la signature du chef de gouvernement pour entrer en vigueur. Devant ses ingénieurs, Benkirane a promis que le lancement de la réforme de la retraite ne dépassera pas 2015. Quant à la CC, depuis l'indexation des prix des carburants à la pompe sur les cours du baril, la machine est déjà mise sur les rails. Il ne reste plus qu'à donner le véritable signal du coup d’envoi.