«Selon nos informations - la discrétion est de mise dans ce dossier -, le Marrakech est au cœur d’un projet économico-artistique aussi ambitieux qu’inédit. Porté par des acteurs culturels sétois de premier plan, et soutenu par certains décideurs publics. De quoi s’agit-il ? De transformer le ferry en complexe hôtelier et culturel», révèle mardi Midi Libre, qui suit de près l’affaire Comarit en France depuis le début.
80 chambres, deux restaurants, galerie commerciale, salle de spectacle, …
Conformément aux détails dévoilés, le projet prévoirait 80 chambres, deux restaurants, une galerie commerciale, une salle de spectacle de 300 places, des studios (image et son), des ateliers et salles pour artistes en résidence… D’après les explications au quotidien français d'une source proche du dossier, le ferry « resterait amarré toute l’année à Sète […] Il pourrait accueillir des artistes, des spectacles, des expositions, permettre des échanges avec d’autres pays, notamment méditerranéens, participer à la vie culturelle sétoise et à ses festivals… Et il servirait de vitrine originale, dynamique, au port, à la région, à la ville».
Pour l’instant, l’initiateur du projet reste méconnu, mais tout porte à croire que les autorités sétoises pourraient faire partie des associés. D’autant plus que la Comarit est redevable de plusieurs centaines de milliers d’euros au Port de la ville, motif de la saisie des bateaux en janvier 2012. Cependant, nous n’avons pu obtenir aucune confirmation du port de Sète - que nous avons contacté - sur l’existence de ce projet.
Au Maroc non plus, pas moyen de recueillir la moindre information. Au ministère de l’Equipement et du transport qui a fait montre en 2012 d’une certaine volonté d’aider la Comarit, les responsables sont restés injoignables durant toute la matinée.
Les marins à bord attendent pourtant la décision du juge pour la vente du bateau
Construit en 1986, le Marrakech a encore techniquement 20 ans de service devant lui. Il faut dire que les déboires de la Comarit avaient beaucoup peiné de nombreux observateurs marocains qui ont connaissance du légendaire succès de ce ferry, «chouchou» du roi Hassan II.
Actuellement, un projet de reconversion se trame alors que les quelques marins restés à bord attendent la décision du Tribunal pour une éventuellement vente du bateau qu’ils réclament depuis plus de six mois. Tout ceci soulève la question du sort de ces marins. En effet, ils séjournent tous dans le Marrakech depuis plusieurs mois, en raison du mauvais état du Bni Nsar. Ces hommes assurent depuis bientôt deux ans l’entretien interne du bateau.