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Grand Angle

Maroc : Ministres et web 2.0, un petit mandat et puis s'en vont...

Au Maroc, les réseaux sociaux ne sont plus seulement l’apanage des jeunes ou des entreprises. Certains ministres aussi s’y mettent. C’est d’ailleurs une bonne manière pour eux de communiquer sur leurs activités, et par ricochet, garder le contact avec les électeurs. Mais leur présence sur Facebook ou Twitter ne dure souvent que le temps d'un mandat. Détails.

Publié
Infographie gouvernement et web 2.0 / Yabiladi.com
Temps de lecture: 5'

C'est sous le gouvernement El Fassi que les réseaux sociaux sont devenus populaires. Quelques années avant la fin de leur mandat, quelques rares ministres s'y sont mis, afin de communiquer avec les électeurs. Tour d'horizon des ministres 2.0.

Moncef Belkhayat. L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports (29 juillet 2009 au 3 janvier 2012) est vraisemblablement le ministre qui a le plus communiqué sur les réseaux sociaux. Inscrit sur Facebook le 13 octobre 2010, M. Belkhayat marque sa présence numérique dès le lendemain avec des publications régulières. Une page Facebook qui va d’ailleurs attirer plus de 100 000 fans que l’ancien ministre entretiendra en les mettant au parfum de ses activités (plus de 400 publications). Depuis sa sortie du gouvernement, le président de la Fondation Mohammed VI pour les Champions sportifs se fait plus discret sur le réseau social de Marc Zuckerberg. En effet, cela fait maintenant deux mois qu'il n'a rien publié, son dernier post – à l’occasion de l’Aid Al Adha - datant du 16 octobre dernier. Une faible présence qui était chose rare quand M. Belkhayat était ministre. A l’époque, les internautes avaient droit à au moins deux publications par jour.

Sur Twitter, l’ex-ministre comptabilise 2663 tweets. Même s’il y est resté actif, son dernier tweet remonte à un mois (16 novembre) et la plus grande partie de ces tweets ont été émis quand Moncef Belkhayat faisait encore parti du gouvernement.

Nouzha Skalli. Ancienne ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité (15 octobre 2007 – 3 janvier 2012), Mme Skalli est également parmi les politiques marocains très présents sur Facebook. Son dernier post date du15 décembre. Il est vrai qu’aujourd’hui, la fréquence de ses publications est moins importante que pendant son mandat ministériel, mais la députée PPS fait mieux que certains de ses collègues.

Ahmed Reda Chami. Ex–ministre de l’Industrie (15 octobre 2007 – 3 janvier 2012), il a créé son compte sur Facebook le 28 janvier 2011. Sa présence sur le réseau social était assez manifeste, mais n’a pas fait long feu (environ 80 publications), car quelques semaines après son départ du gouvernement, M. Chami prenait congé des internautes. Et depuis, plus rien, alors même que cet ancien de Microsoft occupe un poste d'élu au sein de la Chambre des représentants. Possible que les difficultés rencontrées au sein de son parti en soit, en partie, la cause.

M. Chami était par contre actif sur Twitter jusqu'à mars 2013. Mais avant d'arrêter d'émettre sur le réseau social, l'ex-ministre a régulièrement enregistré de longues périodes d'absence allant jusqu'à 2 mois, ce qui ne s'était jamais du temps de son mandat.

Benkirane I et II : Connecting people ?

Quelques ministres du gouvernement Benkirane I et II ont suivi la tendance des réseaux sociaux.

Saâdeddine El Othmani. L’ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement Benkirane I (3 janvier 2012 - 10 octobre 2013) est assez présent sur les réseaux sociaux, même s'il se fait toujours discret. Sur Facebook, sa page officielle de ministre a été supprimée, reste à présent son compte personnel qu'il n'alimente désormais qu'en partageant ses tweets. Ce qui lui permet d'avoir en moyenne un post par jour. Sur Twitter en effet, la fréquence des publications de l'ex-ministre n’est pas constante. Avec 1531 tweets au total, M. El Othmani poste moins que pendant son mandat.

Abdelkader Amara. Au lendemain de sa nomination dans le gouvernement Benkirane I le 3 janvier 2012, l'ex-ministre de l'Industrie devenu entre temps ministre de l’Energie, des Mines de l’Eau et de l’Environnement, s’est inscrit sur Facebook le 27 janvier de la même année. Assez actif, M. Amara totalise à ce jour, plus de 230 publications.

Mohamed Najib Boulif. L'ex-ministre des Affaires générales, devenu ministre délégué chargé du Transport, s’est mis aux réseaux sociaux à la veille (29 novembre 2011) de sa nomination dans le gouvernement Benkirane I en janvier 2012. Avec en moyenne près de 2 publications par semaine sur Facebook, ce PJDiste en comptabilise actuellement plus de 230, sachant que le dernier post date du 13 décembre dernier. Sur Twitter, dessus depuis seulement le 7 juin dernier, la fréquence de publication du ministre est très loin de celle affichée par les habitués. Quand il tweet, Najib Boulif peut le faire 3 à 4 fois en moyenne par jour. Sinon, il est souvent absent pendant plusieurs jours, voire semaines. Ce qui fait qu’en 6 mois, le ministre n’enregistre que 156 tweets au total.

Lahcen Haddad. Le ministre du Tourisme fait également parti des ministres qui se sont mis aux réseaux sociaux peu avant leur nomination dans le gouvernement Benkirane I. Sur Facebook où il est présent depuis le 1er novembre 2011, M. Haddad informe régulièrement les internautes sur ses activités. En effet, il ne passe pas une semaine sans que le ministre n’émette au moins 5 publications. A ce jour, il totalise près de 230 publications sur le réseau social, dont la dernière date du 15 décembre dernier. Sur Twitter, le chef du département du Tourisme communique aussi régulièrement. A ce jour, il comptabilise 15 068 tweets, dont plusieurs retweets d’informations politiques sur le Maroc.

Mohamed Ouzzine. Le successeur de Moncef Belkhayat semble avoir hérité de son faible pour les réseaux sociaux. Après la prise officielle de ses fonctions le 4 janvier 2012, l’une des premières tâches du ministre semble avoir été la création de sa page officielle sur Facebook, faite le même jour. Petite coquetterie, M. Ouzzine a commencé par la publication le 12 janvier d’un album photo de lui. Plusieurs autres ont suivi, informant les internautes de ses activités. Il est aujourd’hui à plus de 200 publications, sachant que la dernière date du 13 décembre dernier. Sur son compte personnel, le ministre est tout autant actif et suivi par 25 136 personnes.

Abdelaziz Rabbah. Le ministre de l’l’Equipement et du Transport s’est mis aux réseaux sociaux un an après sa nomination. Sa page officielle sur Facebook a été, en effet, crée le 12 février 2013. M. Rebbah communique régulièrement sur ses activités et totalise environ 125 publications.

Driss Azami Al Idrissi. Ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances, chargé du Budget depuis Benkirane I, il n’a pas non plus été pressé de se mettre à la page des réseaux sociaux après sa nomination. Il est inscrit sur Facebook seulement depuis le 20 mai dernier et compte, à son actif, 56 publications.

Moulay Hafid Elalamy. Le ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies est présent sur les réseaux sociaux bien avant d’entrer dans le gouvernement Benkirane II. Homme d’affaire, il a l’habitude de communiquer pour publier les articles de son blog ou les interviews accordées aux médias nationaux et internationaux. Il est vrai que comparé à la période pré-ministérielle, M. Elalamy est moins fréquent sur Facebook où sa dernière publication date du 23 novembre. Visiblement, il a, ces derniers temps, préféré Twitter où son dernier post date de ce week-end. A noter qu’il y totalise 395 tweets émis à une fréquence non régulière.

Lahcen Daoudi. Tout comme son camarade du PJD Najib Boulif, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres s’est mis aux réseaux sociaux à la veille sa nomination. En effet, son inscription sur Facebook, date du 29 novembre 2011 et le ministre est aujourd’hui à 130 publications au total. Par contre, cela fait déjà plus de trois mois que M. Daoudi reste muet.

Nabil Benabdallah. Ce membre du PPS, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville est inscrit sur les réseaux sociaux, mais s’y est visiblement intéressé que pendant un laps de temps bien précis. En effet sur Facebook depuis le 10 mai 2011, M. Benabdallah a essentiellement communiqué pendant la période électorale. Mais un mois après sa prise de fonction suite à sa nomination dans le gouvernement Benkirane I, le ministre a cessé la communication avec les électeurs. Il comptabilise environ 107 publications émises en l'espace de 9 mois.

Salaheddine Mezouar. Le ministre des Affaires étrangères est bel et bien inscrit sur Facebook, mais reste rarement actif. En 2010, alors ministre de l’Economie et des Finances (15 octobre 2007 – 3 janvier 2012), il n’a communiqué que quelques rares fois, notamment pour annoncer le projet de loi de Finances et n’a émis que 13 publications. La première datant de janvier 2010, la dernière date de novembre de la même année.

On l’a bien compris, avec les 39 ministres qui composent le gouvernement Benkirane II, seuls 9 ministres sont connectés sur les réseaux sociaux, mais en réalité plusieurs d'entre eux sont plus inscrits qu’actifs. Chose curieuse cependant, la majorité s’intéresse à Facebook ou Twitter pendant un laps de temps bien précis. Comme pour le gouvernement El Fassi, il est fort probable que ceux qui ont créé leur compte à l'occasion de leur nomination ministérielle, prennent leur distance avec les réseaux sociaux dès leur départ du gouvernement.

Ces politiques ont beaucoup de leçons à recevoir d'ailleurs...
Auteur : pouic2011
Date : le 19 décembre 2013 à 06h12



La politique est aussi un monde de rapaces»Au Maroc tout d'abord;Une entière liberté d’expression et d’action»,comme tout pays démocratique proprement dit...

Il faut que la politique s’ouvre à la société civile, qu’elle fasse appel à des gens issus du monde ouvrier».Trop de technocrates et des paroles sans actes....


Dernière modification le 19/12/2013 06:19
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