Le mercredi 18 décembre est la journée internationale de la langue arabe, décrétée par l’UNESCO. Cette journée a été instaurée suite à une sollicitude maroco-saoudienne, datant de 2011, à l'occasion de la tenue de la 190ième conférence générale de l’organisation onusienne. Comme c'était le cas l’année dernière, des acteurs associatifs amazighs, représentant une soixantaine d’ONG, veulent, également, la leur.
Ils invitent l’UNESCO à répondre favorablement à leur demande par le biais des appels lancés sur les réseaux sociaux et la signature d’une pétition. «Nous soussignés, habitants d’Afrique du Nord, Amazighs linguistiquement, culturellement et par le biais de notre appartenance à la terre des ancêtres, nous lançons un appel fervent à l’organisation onusienne, UNESCO, afin de dédier à Tamazight une journée internationale», lit-on dans le texte.
La journée mondiale ne se décrète pas par une simple pétition
Dans le contexte actuel, il improbable que l’UNESCO accède à une telle sollicitude. D’une part, l’amazigh n’est pas encore une langue officielle au Maroc. La loi organique permettant de rendre l’article 5 de la constitution opérationnelle est en attente depuis plus de deux ans et demi. Et d’autre part, l’organisation onusienne célèbre déjà l’amazigh en l’incluant dans la journée internationale des langues maternelles du 21 février, proclamée par la conférence générale de l'UNESCO en 1999 dans le but de promouvoir les quelques 7 000 langues de la planète. Une occasion que le très officiel Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) commémore chaque année avec l’organisation de conférences sur le sujet.
Par, ailleurs, une journée internationale ne se décrète pas par une simple pétition et quelques appels sur les réseaux sociaux. Dans le cas de la langue arabe, la démarche a même relevé du parcours du combattant. C’est en 1948, lors de la tenue de troisième Conférence Générale de l’UNESCO, tenue au Liban, qu’elle faisait son entrée dans l’organisation au titre de 3e langue de travail uniquement dans les pays arabophones au même titre que l’anglais et le français. Vingt-cinq ans plus tard, elle est admise aux Nations-Unie, c’était justement un 18 décembre 1973. Et en 2012, c'est la consécration.