Le Conseil d’administration du port d’Almeria vient de procéder à la déclaration officielle d’abandon du bateau Berkane par son propriétaire, qui n’est autre que la compagnie maritime marocaine Comarit, a déclaré à Europa Press, Trinidad Cabeo, président de l'Autorité portuaire d’Almeria. Et pour cause, le ferry n’a connu aucune activité depuis janvier 2012, date à laquelle il a été saisi - comme plusieurs autres navires de la compagnie en Espagne et France - pour cause d’impayés de factures.
Bientôt vendu aux enchères
De plus, la société dirigée par le clan Abdelmoula ne s’est plus manifestée depuis. D’après la même source, l’Autorité portuaire n’a pas pu transmettre la notification de sa décision à l’adresse connue de la compagnie en Espagne, laquelle semble ne plus exister. Toutefois, sa décision a déjà pris effet, puisque le bateau a quitté le port espagnol la semaine dernière.
Pour en finir avec cette affaire et récupérer son dû, le port d’Almeria a entrepris des démarches auprès du tribunal de commerce de la ville, afin de procéder à la vente aux enchères du Berkane, a indiqué M. Cabeo. C’est une fin bien triste pour ce navire qui, d'une capacité de 2000 passagers et 450 véhicules, assurait une bonne partie de la traversée entre le Maroc et le royaume ibère plusieurs décennies durant.
Les autres bateaux connaitront le même sort
Les autorités espagnoles sont, en outre, résolues à procéder de la même manière pour les autres bateaux de la Comarit immobilisés au port d’Algésiras. En effet, l'Administration portuaire a déjà lancé une procédure de déclaration d'abandon de ces navires, lesquels devraient, ensuite, être vendus.
Il faut dire que la vente s’avère être la seule issue pour les créanciers de la Comarit. En France déjà, le Biladi a été liquidé en mai dernier, même si le clan Abdelmoula entretient le flou autour de ce sujet. Il a en effet voulu annuler cette transaction en raison de son statut de redressement judiciaire à l’époque. Mais jusqu’à ce jour, la décision finale de la justice n’a jamais été divulguée. Mohamed Oulkhouir, l’avocat en charge du dossier de la Comarit en France - qui affirmait en septembre que la procédure d’annulation était «toujours en cours» - dit aujourd’hui qu’il n’a «pas d’informations» à ce sujet.
Mais «au port [de Sète, ndlr], on sait que la page du Biladi est définitivement tournée. Surtout que les gens commencent à s’habituer à GNV», explique à Yabiladi Ahmed El Farkouss, président de l’Association des usagers au port de Sète. A quai, le Marrakech et le Bni Nsar attendent encore la décision des autorités locales.
La justice marocaine traine
Au Maroc par contre, la décision du tribunal de Commerce de Tanger - quant au sort de la Comarit - se fait encore attendre, alors que le délai du redressement judiciaire accordé à la société a expiré au mois de novembre. «L’expert a déposé son rapport depuis, mais on attend encore la décision du tribunal», confie à Yabiladi Me Khalid Dardouh, qui défend la cause des marins dans l’affaire Comarit. Pour l'instant donc, c'est le statut quo, même si comme l'affirmait récemment Me Dardouh, la liquidation semble «certaine».