C’était prévisible. La condamnation, hier, de Hamid Naânaâ, par le tribunal de première instance de Casablanca, à deux mois de prison aves sursis est dénoncée par une partie de la presse algérienne. Mais dans l’ensemble les grands quotidiens locaux, à l’exception d’El Khabar, n’ont guère accordé de grande importance à ce verdict. Certains n’ont pas même évoqué l’affaire dans laquelle était poursuivi le Marocain qui avait arraché le drapeau du consulat algérien de Casablanca pour ensuite le jeter par terre. Cela s’était déroulé un certain 1er novembre, jour de la fête national du voisin de l’Est.
Ce peu d’intérêt des médias à la sentence s’accompagne par un silence du gouvernement Sella. Jusqu’à présent il n’y a eu aucune réaction officielle de sa part. Même le porte-parole des Affaires étrangères prompt à distribuer des déclarations sur les questions marocaines, se tait pour l’instant.
«Le Makhzen innove en provocations»
C’est le quotidien El Khabar qui a brisé le silence des supports les plus connus en consacrant un article à cette affaire. Pour cette publication, la condamnation de Hamid Naânaâ à deux mois de prison avec sursis et à une amende de 250 dh, conforte la version du fait isolé défendue par le Maroc.
Pour El Khabar, le verdict est très clément par rapport aux sanctions que prévoit l’article 441 du code pénal marocain dans ce genre d’accusation. «Quiconque (…) s'introduire dans le domicile d'autrui est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200 à 250 dirhams», souligne ledit article. Le journal conclut qu’il s’agit là d’une nouvelle provocation du Makhzen envers les Algériens.
Même son de cloche chez la publication en ligne elbilad.net. Pour ce site, «le pouvoir marocain a essayé, depuis le début, d’orienter le procès pour qu’il soit juste un simulacre».
Le tirage au sort du mondial a éclipsé le verdict
Quant aux autres médias, ils avaient la tête au Brésil, plus particulièrement au tirage au sort des poules concernant les 24 équipes qualifiés pour le mondial 2014, dont l’Algérie fait partie. La majorité d’entre eux a consacré plus d’un article à cet événement, donnant la parole à des anciennes gloires du football local et spéculant sur les chances des Fennecs. C’est l’euphorie.
Après l’annonce de la sentence, reste à savoir si les autorités algériennes comptent interjeter en appel la décision de la justice marocaine. La réponse à cette question ne saurait tarder. Elles sont tenues de déposer un recours dans les deux semaines qui suivent le verdict.