Maroc : De moins en moins de tabous pour le dépistage VIH / SIDA

L’ALCS est la plus ancienne association marocaine de lutte contre le Sida. Elle a été créée en 1988, 2 ans après le premier cas reconnu d’infection au VIH au Maroc. L’association œuvre autant pour la prévention que pour l’accès aux traitements, la prise en charge et la défense des droits de toutes les personnes vivant avec le virus.

Depuis sa création, elle a ouvert des centres d’informations et de dépistage anonymes et gratuits (CIDAG) dans 21 villes marocaines. De plus, des centres mobiles de diagnostics peuvent aller à la rencontre de populations plus éloignées. La première ligne téléphonique d’écoute, d’information et d’orientation sur le sida du Maghreb a été créée en 2003 et en 2005, l’ALCS a organisé le premier Sidaction du Maroc, opération renouvelée en 2008.

Le Maroc n’est pas autant concerné par l’épidémie que certains pays d’Afrique australe ; selon les derniers chiffres publiés fin 2009 par le ministère de la Santé, le Maroc compte 3.300 cas déclarés de malades du sida. Mais l’augmentation est de 40% par an, ce qui rend nécessaire une sensibilisation et des capacités de traitement plus importantes.

Dans ce sens, le pays peut bénéficier de la tenue, cette année, de la 5e Conférence Francophone VIH/SIDA à Casablanca, conférence qui s’ouvrira dimanche. Selon les organisateurs, «la conférence de Casablanca a pour objectif, dans le prolongement des conférences francophones précédentes, d’ouvrir un large débat avec tous les acteurs de santé, du Nord et du Sud, avec une volonté d’équité, de respect des personnes, et de renforcement du droit aux soins et à la prévention.»

C’est la première fois que cette conférence a lieu sur le sol africain, facilitant ainsi une participation d’acteurs du Sud et du Nord. L’agenda est rempli ; des chercheurs, praticiens, militants associatifs et personnalités politiques s’échangent sur tous les aspects touchant la maladie et la prise en charge des personnes infectées. Les échanges entre les différents acteurs permettront idéalement de partager de l’expertise scientifique, de promouvoir des actions et recherches communes, et de développer des pratiques de santé publique à travers un réseau francophone d’acteurs de
santé.