Mourad Fliss, un père de famille marocain de 36 ans vit une situation pénible. De retour en Espagne dans la ville d’Ondara après deux semaines de vacances au Maroc en compagnie de sa femme et de ses deux enfants, il a été expulsé de son appartement par son agence immobilière en raison des arriérés de paiement. Selon Diario Informacion, les faits remontent au 22 novembre dernier lorsque Mourad, sa femme et ses deux enfants âgés de 1 et de 3 ans ont trouvé que la serrure de leur domicile avait été changée à leur retour. Ils ont alors dû passer la nuit dans leur voiture, sous des températures très basses, avec leurs deux enfants sans avoir accès à leurs affaires laissées à l’intérieur de l’appartement.
La société immobilière qui leur a loué l’appartement les avait délogés sans aucun avis préalable. Mourad a en tout cas porté plainte et contacté un collectif de militants anti-expulsions, la plateforme d’aide aux victimes de prêts hypothécaires (Plataforma de Afectados por la Hipoteca - PAH). Au chômage et sans ressources pour payer tous ses arriérés, il vit une situation compliquée. Sa femme a dû retourner chez sa mère avec ses enfants. En plus, toutes leurs affaires sont restées coincées dans l’appartement. Un fait qui n’a pas été du goût de la PAH qui a dénoncé l’agissement «tyrannique et mafieux» de l’agence immobilière. Selon la PAH, pour pouvoir changer une serrure une autorisation judiciaire est obligatoire et, dans ce cas, l’agence n’en avait pas.
La PAH a contacté la mairie de la ville
Pour débloquer la situation, l’agence immobilière a proposé au père de revenir récupérer ses effets en échange de la signature d’un document qui annulerait la location, garantirait le paiement des arriérés et le retrait de la plainte. Ce que la PAH ne conseille pas à Mourad, arguant que l'expulsion sans ordonnance du tribunal est une «violation des droits des locataires». Mieux, la plateforme s’est dite disposée à défendre les droits du Marocain. Elle a même appelé à l’intervention du maire de la ville d’ d’Ondara, Ximo Ferrando, pour dénouer cette affaire.
Selon la PAH, le fait que l’agence n’ait pas donné de préavis est inacceptable. En plus, les deux enfants sont tombés malades en raison des basses températures. En attendant qu’une solution soit trouvée, le père de famille compte sur le soutien de certains amis et faits des allers retours quotidiens entre le domicile de sa belle-mère et l’école d’Ondara pour y déposer sa petite fille de 3 ans.