Visiblement, les Israéliens prennent très au sérieux les propositions de loi condamnant toute normalisations avec Tel-Aviv. Après la vague d’article sur le sujet dans les médias locaux, voilà que le directeur du Simon Wiesenthal Centre, entre en jeu. Shimon Samuels, c’est son nom, vient d’adresser une lettre au roi Mohammed VI, sollicitant son intervention pour bloquer les deux projets de loi déposés à la Chambre des représentants par cinq formations politiques (PJD, PPS, USFP, Istiqlal et PAM). Le SWC est pourtant classé comme ONG américaine, dont le siège est à Los Angeles. Toutefois, il reste très proche de la droite israélienne.
Menace sur les relations du Maroc avec la communauté juive américaine
Dans sa missive au monarque, Shimon Samuels assure que «plusieurs groupes au sein de votre parlement projettent de porter atteinte à la réputation de tolérance du Maroc, à sa position en tant qu’allié de l'Occident et à sa longue histoire de liens cordiaux avec la diaspora juive marocaine aux Etats-Unis, en Europe et Israël».
La lettre fait une longue plongée dans l'histoire pour rappeler au souverain qu’ «en 1492, votre dynastie avait accueilli les réfugiés musulmans, ainsi que leurs voisins juifs, tous deux expulsés d'une Espagne fondamentaliste chrétienne. Ces immigrés juifs avaient considérablement, contribué à la prospérité du Maroc, juste comme leur départ avait comme conséquence un recul brutal en Espagne».
A bord de sa machine à voyager dans le temps, le directeur du Simon Wiesenthal Centre quitte la chute de Grenade et les troupes de l’Inquisition pour faire une escale au Maroc lors de la Seconde guerre mondiale. Là il se remémore le refus du sultan Mohammed V de livrer 250.000 de ses sujets juifs à l’administration de Vichy.
«Danger pour les minorités au Maroc»
Dans son réquisitoire contre les deux propositions de loi incriminant toute initiative de normalisation avec Israël, Shimon Samuels soutient qu’elles «mettraient en danger non seulement les juifs restés au Maroc, mais créeraient un précédent en excluant d’autres minorités». Et d’ajouter qu’elles «pourraient également affecter négativement les perspectives actuelles et futures d'investissement étranger au Maroc».
En guise de conclusion, l’auteur de la lettre sollicite une intervention royale pour que ces deux «inconstitutionnelles» propositions de loi ne dépassent jamais le stade du dépôt à la Commission de la justice à la Chambre des représentants.