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Grand Angle

Maroc : Les hommes ont beaucoup plus de chances que les femmes d'être promus socialement

Le chemin est encore long pour que les compétences des femmes soient plus reconnues au même niveau que les hommes au Maroc. En tout cas, c’est ce qu’on pourrait tirer d’une enquête du Haut commissariat au plan (HCP) sur la Mobilité sociale intergénérationnelle en 2011, présentée hier. Selon cette étude, les marocains ont 7,1 fois plus de chances que les marocaines d’être promus socialement.

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Tandis que le royaume s’efforce pour instaurer l’égalité hommes-femmes, dans les faits, rien n’est encore acquis ou du moins pour certains domaines. C’est en tout cas ce qu’on pourrait conclure d’une enquête nationale du Haut commissariat au plan (HCP) sur la mobilité sociale intergénérationnelle en 2011, réalisée auprès des personnes âgées de 20 ans et plus, membres de 60 000 ménages. Selon cette étude dont les résultats ont été communiqués hier, pour «un homme a 7,1 fois de chances de plus qu’une femme d’occuper une position sociale supérieure à celle de son père.»

L’enquête révèle que même si les deux catégories affichent le même niveau économique, culturel et socio-professionnel, cela ne change rien à cette disparité. A voir les chiffres, l’écart semble trop important pour être comblé. En effet, 43,7% des personnes de sexe masculin ont réussi leur ascension sociale par rapport à 17,9% des femmes malgré le fait d’avoir le même âge, la même résidence, le même niveau d'éducation et le statut social professionnel du père.

L’école et l’expérience professionnelle motrices de la promotion sociale

D’une part, l’école est le principal moteur de l’ascension sociale et, d’autre part, l’expérience professionnelle la renforce, indique l'étude. Pour preuve, une augmentation d’une année de scolarité améliore les chances d’ascension sociale de 13,7%. En plus, le taux de mobilité ascendante passe à 84,3% parmi les diplômés des écoles et instituts supérieurs, dont 86% parmi les hommes et 78,9% chez les femmes.

Aussi, plus on gagne en expérience professionnels, plus on a de chances de renforcer son ascension sociale. Une année d’ancienneté de plus dans la vie active améliore de 12% les chances de mobilité sociale ascendante. Toutefois, nuance le HCP, cet état de fait disparait vers 50 ans, seuil à partir duquel l’âge commence à peser sur les chances de mobilité sociale ascendante.

Le Maroc doit «redoubler d’effort» pour réduire la discrimination des sexes

D'après le directeur du HCP, Ahmed Lahlimi, la faible ascension sociale des femmes est due à la discrimination entre les sexes. Lahlimi a souligné que le royaume doit s’efforcer de réduire cette disparité entre les deux sexes et permettre l’égalité des chances. «Nous devons réévaluer la façon dont la société traite les femmes», a-t-il martelé, précisant qu’il y a  une plus grande promotion sociale dans les villes que dans la campagne.

Il est vrai que l’égalité hommes-femmes n’est pas encore perceptible dans le royaume. Cette inégalité est présente au niveau des salaires comme l’avait révélé en 2012 une étude du cabinet Mercer selon qui, les femmes sont payées 15% en moins que les hommes au Maroc. Au niveau des de la fonction publique, les femmes subissent la même situation. Elles ne représentent que 6% de secrétariats généraux des ministères et 9% des inspecteurs généraux au sein des différents départements gouvernementaux.

En outre, 63 femmes sont directrices dans la fonction publique, soit seulement 11%, contre 528 pour les hommes. C’est seulement dans l’armée que leur représentativité est proche de celle des hommes. En effet, 46,42% des effectifs de l’armée sont des femmes. Un chiffre loin d’être fortuit sachant bien que la féminisation de l’armée date de bien avant la constitution de 2011 qui encourage la parité dans son article 19.

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