C’est sans doute l’un des secteurs pour lesquels le Maroc a besoin d’être novateur. Et pour cause, le royaume, dépourvu de grandes ressources en hydrocarbures, est obligé d’importer afin couvrir sa demande intérieure. Pour faire face à cette situation, réduire la consommation actuelle demeure essentiel. C’est ce qu’a compris le ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Abdelkader Amara qui a adopté une nouvelle stratégie énergétique pour l’horizon 2020. Celle-ci devrait permettre au Maroc de réduire de 12% sa consommation énergétique à cette date avec 36 000 emplois à la clé. Mieux, cette baisse pourrait même s’établir à 15% en 2030 et créer 13 000 emplois supplémentaires dans le domaine des énergies renouvelables.
Tout ce qu’on peut dire est que le royaume compte s’appuyer sur ces énergies. Selon les Echos, il entend couvrir 42% de ses besoins grâce aux énergies renouvelables. Les secteurs les plus concernés par la baisse de la consommation d’énergie sont les transports, l’industrie et le bâtiment. Certes le Maroc consomme de plus en plus d’énergie, mais selon Amara, «il est indispensable de se préoccuper de la maîtrise de la demande et de consommer mieux». Le ministre a tracé une feuille de route dans laquelle aucune énergie n’est exclue. Toutes les énergies auront leur place, a-t-il précisé. On pourrait croire que les fossiles ou le charbon seront encore utilisés.
En attendant l’essor des énergies renouvelables, les fossiles ne perdront pas pied
D’ailleurs, il n’a ma manqué de souligner que les énergies fossiles ne sont pas sur le point d’être mises aux oubliettes. Au contraire, elles seront indispensables au royaume qui pourrait encore les utiliser pour au moins une trentaine d’années. Certes, leur coût aura des répercussions sur l’économie, mais, à entendre le ministre le Maroc n’a pas d’autre choix que de parvenir à une meilleure utilisation de cette ressource. Pour ce faire, il est indispensable de mettre en place des normes de réduction d’émission de gaz à effet de serre et de se lancer dans les technologies propres.
De son côté, le charbon a également de beaux jours devant lui et sera utilisé dans la production électrique de base. Une stratégie gouvernementale est même en train d’être finalisée pour parvenir à une utilisation plus moderne qui permettra de réduire le CO2 et les particules recyclées. «Ces énergies demeureront des ressources d’appoint, la transition se fera progressivement avec le développement des technologies qui permettront de meilleurs coûts et surtout une meilleure gestion du caractère intermittent des énergies renouvelables», a-t-il expliqué sur le quotidien marocain Les Eco.
Quant au gaz naturel, il remplacera progressivement le charbon et le fuel à l’horizon 2025. Son utilisation pourrait survenir à travers son importation sous forme liquéfiée (GNL). Le ministre a même signalé qu’un plan sera bientôt dévoilé. Celui-ci sera axé sur les infrastructures capables de développer l’utilisation du GNL. En outre, Amara envisage de poursuivre l’exploitation et les prospections pétrolières et gazières dans le royaume. De même que les prospections pour la mise en valeur des gisements de schistes bitumeux disponibles au Maroc.
Le solaire et l’éolien pour dynamiser l’intégration régionale
Pour leur part, les énergies renouvelables seront de plus en plus utilisées. Elles permettront au Maroc de répondre progressivement au problème énergétique. Le solaire et l’éolien seront ainsi des ressources de premier plan. «Nous souhaitons que l’élan que manifeste notre pays à l’égard notamment du solaire trouve des échos positifs dans d’autres pays, ce qui permettrait l’élargissement de la base industrielle correspondante et par voie de conséquence la réduction des coûts d’investissement», souligne Amara.
Sur L’Ecomoniste, le ministre a d’ailleurs rappelé l’importance de la coopération régionale dans ce domaine. «On ne peut pas parler d’utilisation d’énergies renouvelables à grande échelle si nous n’inscrivons pas dans une démarche d’intégration régionale», a-t-il expliqué, soulignant que des handicaps subsistent encore.
En tout, dans le cadre des énergies renouvelables, deux chantiers seront lancés. D’une part il s’agit d’une étude sur la «définition des conditions d’ouverture du marché électrique de sources renouvelables de la moyenne tension à la concurrence et de l’accès au réseau électrique moyenne tension», qui sera finalisée en mai 2014. Et d’autre part, un autre chantier sera consacré à la mise en place des bases juridiques et réglementaires pour l’utilisation à grande échelle du photovoltaïque résidentiel au Maroc. Selon le ministre, ces deux chantiers seront à même de renforcer les interconnexions régionales en vue de former un système intégré de production-transport-consommation euro-maghrébin et subsaharien pour répondre aux obstacles relatifs à l’électricité.
Aussi, au-delà des 36 000 emplois prévus, 13 000 autres devraient être créés dans le domaine des énergies renouvelables. Pour rappel, le royaume a lancé beaucoup de projets dans ce sens, notamment le parc solaire de Ouarzazate et celui, éolien, de Tarfaya.