Abdelaziz Bouteflika joue-t-il la carte de l’apaisement ? Il vient d’écrire un message de félicitation au roi Mohammed VI. «Il m'est particulièrement agréable, alors que le Royaume du Maroc célèbre le 58e anniversaire de son indépendance, de vous présenter, au nom du peuple et du gouvernement algériens et en mon nom personnel, mes vœux les meilleurs, priant Dieu Le Tout Puissant de vous accorder santé et bien-être et davantage de progrès et de prospérité au peuple marocain frère», indique-il dans son texte.
Mieux encore, le candidat, non-officiellement déclaré, pour briguer un quatrième mandat présidentiel supplémentaire de quatre années a souligné qu’il saisit cette occasion «pour vous réaffirmer mon souci d'œuvrer à la préservation et au renforcement des liens de fraternité et des relations de coopération, unissant nos deux pays et nos deux peuples».
Les règles de la bienséance diplomatique sont à l’origine de ce message
Ce message intervient dans un contexte très tendu entre les deux voisins. Fin octobre, le locataire du palais d’Al Mouradia adressait un message écrit, lu en son nom par son ministre de la Justice, à une réunion de syndicats pro-Polisario, tenue à Abuja au Nigéria. Dans lequel, il plaidait pour «mettre en place un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental».
Une position qui a fait sortir le Maroc de ses gonds. Le 30 octobre, celui-ci décidait de rappeler son ambassadeur à Alger pour «consultations» à la suite de «la multiplication des actes de provocations et d'hostilités de l'Algérie à l'égard du Royaume, notamment s'agissant du différend régional au sujet du Sahara marocain», indiquait un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocains.
Six jours plus tard, c’était au tour du roi Mohammed VI de riposter aux propos de Bouteflika à l’occasion de son discours du 6 novembre : «Le Maroc refuse de recevoir des leçons en la matière, surtout de la part de ceux qui bafouent systématiquement les droits de l’homme. Quiconque souhaite surenchérir sur le Maroc n’a qu’à descendre à Tindouf, et observer dans nombre de régions alentour, les atteintes portées aux droits humains les plus élémentaires».
Ce nouveau message de Bouteflika n’amènera pas la normalisation des relations entre les deux pays. C’est juste un rituel en pareilles fêtes nationales. Le roi Mohammed VI en a fait de même à l’occasion de la fête du 1er novembre en Algérie.