Transport maritime Maroc-Europe: Le ministère revoit son appel à manifestation d’intérêt

La récente grogne des armateurs marocains au sujet de l’appel à manifestation d’intérêt leur aura finalement donné raison. En effet, quelques jours après avoir rencontré le ministre délégué chargé du Transport auprès du département de l'Equipement, du Transport et de la Logistique, Najib Boulif, ils ont vu leur revendications être prises en compte. Le ministre avait promis de revoir sa copie concernant ce dossier et il a tenu parole.

Dans un avis modificatif, il a apporté des changements par rapport au premier cahier des charges ainsi qu’au règlement de consultation. Dans la nouvelle formule, le ministre des Transports souligne que, cette fois-ci, un candidat pourra soumissionner au maximum à trois lots différents et ne plus se contenter d’un seul comme sur la première mouture. Toutefois, comme précédemment, chaque lot reste indivisible et ne pourra être fractionné. 

Boulif revoit sa copie sur tous les lots

La date d’ouverture des plis, initialement fixée au 21 novembre, a été repoussée jusqu’au 2 décembre. Le ministre a également demandé aux candidats ayant déjà retiré le dossier de l’AMI de revenir se procurer de la nouvelle version. Presque tous les lots qui étaient au nombre de cinq ont été également réformés. Contrairement au premier cahier de charges, les ports européens de Majorque, Naples, Port Vendres, Postimao (Portugal) ne sont plus au programme.

Sur le premier lot, le port de Tanger Med ne desservira plus qu’Algésiras et Gibraltar, alors que sur le second il devra être relié à Sète, Barcelone, Gênes ou Livourne. Ce même lot impose également une liaison entre Nador et Sète  Pour le troisième lot, le port de Tanger Med devra desservir Gibraltar, tandis que celui de Tanger ville devra être connecté à Tarifa. Enfin, le quatrième lot concerne les liaisons entre Nador - Almeria, Nador - Motril ou Malaga et Al Hoceima - Mortil ou Malaga.

Pour rappel, suite au lancement de l’AMI, les opérateurs avaient loué l’initiative mais avaient affiché leur opposition quant à la manière dont le ministère a procédé. Ils exigeaient d’être consultés et impliqués dans ce processus. Selon eux, le premier cahier des charges était trop lourd à supporter pour les compagnies maritimes. Certains opérateurs avaient même commencé à réfléchir sur une éventuelle hausse des prix de la traversée qui serait difficile à supporter pour les passagers.

L’objectif de l’appel à manifestation d’intérêt est de «restaurer l’équilibre qui devrait marquer ce trafic à travers une participation plus accrue des opérateurs nationaux et du pavillon marocain», avait souligné le ministère. Une vision qui survient après la période difficile qu’a vécue le secteur du transport maritime avec la disparition progressive du pavillon marocain. Le meilleur exemple en est le retrait de la Comarit qui a été placée en redressement judiciaire.