La crise diplomatique actuelle entre le Maroc et l’Algérie affecterait-elle la situation des résidents et travailleurs marocains dans ce pays ? Le quotidien Al Alam, répond par l’affirmative. Le journal du parti de l’Istiqlal assure que des dizaines de nationaux ont été arrêtés par la police du voisin de l’Est. Ils sont accusés de «trafic de drogue» et même, accusations plus rares, d' «espionnage et de terrorisme». «Les premiers éléments des enquêtes ont permis de lever le voile sur la vérité et les objectifs de la présence illégale de migrants marocains en Algérie», indique Al Alam en citant des «sources» de l'autre côté.
42 Marocains "migrants illégaux" arrêtés
La possession d’importantes sommes d’argents entre les mains des Marocains inquiète, apparemment, la police algérienne. Ce qui accorderait davantage de crédit aux thèses de leurs «implications dans des organisations terroristes», de faire partie de réseaux d’«espionnage en faveur du régime marocain» ou de «trafic de drogue». Les trois accusations risqueraient de se traduire, pour les prévenus, par de nombreuses années derrière les barreaux.
Le quotidien Al Alam rapporte que cette rafle dans les rangs des Marocains s’est soldée par l’arrestation de 42 nationaux travaillant dans le secteur du bâtiment et la décoration artisanale des appartements et des maisons (mosaïque, plâtre et peinture).
Une main d’œuvre qualifiée, et bon marché, qui traverse la frontière terrestre illégalement, attirée par la proximité géographique et surtout par des opportunités de travail dans le secteur du bâtiment. Elle s’installe, le temps d'un chantier, dans diverses régions algériennes. La police a également confisqué leurs économies des mois de labeur.
Pour mémoire, Yabiladi a fait état le 9 septembre dernier du drame vécu par sept maçons marocains interpellés à Bouira et Rélizane pour «séjour illégal» en Algérie à la suite de plaintes déposées par leurs propres employeurs. Une pratique courante pour ne se débarasser d'ouvriers sans les payer.