Dimanche, Casablanca était sous haute surveillance policière. Le matin, une bonne partie des hommes de Bouchaïb R’Mil, étaient sur le parcours de la 6ième édition du marathon de la ville. Une promenade de santé par rapport au match choc de la 6ième journée de Botola, opposant le Raja au FAR de Rabat.
Pour éviter un remake du Jeudi noir, la police et les forces auxiliaires se sont mobilisées. Dès les premières heures de la matinée de dimanche, elles faisaient le pied de grue, comme a constaté Yabiladi sur place, à la gare Casa-voyageurs. D’ailleurs, elles n’étaient pas les seules. Des bus stationnés en rang, attendaient, également, les supporters des FAR, dont une bonne partie encore mineure, pour les emmener directement au stade de Mohammed V. C’est le seul moyen idoine pour éviter la répétition des scènes de pillage et de cassage des vitrines des boutiques et des vitres des voitures de l’avenue Mohammed V. Même si le pire a été évité, cela n’a pas empêché quelques casseurs de s’en prendre aux vitres de voitures stationnées aux abords du stade.
Les R’Batis réclamaient la libération de leurs détenus
Les quelques 2 000 personnes venues de Rabat pour assister au match ont été encerclé par cordon sécuritaire, composé de la police et des Mokhaznis avec le concours d’une société de sécurité privée, recrutée pour la circonstance. Le clash entre fans des deux équipes a été ainsi évité. Il faut dire aussi que la faible présence du public rajaoui, furieux contre les «mauvais» résultats de son équipe en ce début de saison a nettement contribué à cette fin heureuse lors de ce classico de la Botola. Les révélations de l’ex-capitaine des Vert, Amine Erbati sur de possibles trucages de matches au profit du Raja, a eu son impact sur cette «rupture» entre le club et ses fans.
Les supporters des FAR, quant à eux, on profité du match pour scander des slogans appelant à la libération des jeunes détenus lors du jeudi noir. Bien que le roi Mohammed VI ait ordonné à la justice la libération des mineurs mis en cause dans cette affaire, il reste encore quelques jeunes derrière les barreaux.
Sur le terrain, encore un revers pour Rachid Taoussi
Côté sportif, le Raja a été très supérieur au FAR. Le retour de Rachid Taoussi sur le banc de touche des militaires n’a pas eu l’effet escompté. Le déclic tant espéré est, ainsi, reporté à une date ultérieure. Une première mi-temps, dans une certaine mesure, équilibrée marquée par de belles occasions d'ouvrir le score, à deux reprises, de l’attaquant Yajour chez Verts et le milieu de terrain Akkal, du côté des FAR. La seconde mi-temps, considérée comme celle des entraineurs, a souri au Rajaouis.
Les hommes de M’Hamed Fakhir étaient les premiers sur les ballons, contraignant les militaires au repli. Et c’est sur une belle frappe des 20 mètres d’Issam Erraki, ancien joueur des FAR, qu’est venue la délivrance. Le joueur n’a pas fêté ce magnifique but par respect à ses anciens co-équipiers. La suite du match a été une cascade d’occasions qui ne sont pas concrétisées. Un centre du capitaine des Verts, Metouali a touché le poteau. Chemseddine Chtaibi aurait pu ensuite tuer tout suspense. Mais après avoir réussi à dribler le gardien ce dernier a trébuché, regardant la balle filer à l’extérieur du terrain.
Une fois la fin du match sifflée par l’arbitre, le public des FAR a été escorté par la police jusqu’à la gare Oasis pour prendre le train en direction Rabat.