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Grand Angle

Les points à retenir de la première grosse censure d'internet au Maroc [Edito]

En cette fête du sacrifice, les autorités marocaines ont mis un coup de canif à ce qui paraissait être une politique de laisser-faire sur internet. Des sites pornographiques au site du Polisario, toute la toile était accessible au Maroc. Le virage opéré ce mercredi avec la censure du site Lakome.com dans des conditions assez floues laisse planer une menace sur ce nouvel -le dernier diront certains- espace de liberté.

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Temps de lecture: 2'

Après l'incarcération de Ali Anouzla, directeur du site Lakome.com, à la prison Salé 2 pour "apologie du terrorisme", les autorités marocaines viennent d'asséner un nouveau coup de massue au secteur de la presse électronique. Par la censure du site Lakome.com, inaccessible depuis la connexion internet d'un des opérateurs marocains, un avertissement est envoyé à tous les acteurs de l'information en ligne. Les règles du jeu viennent de changer, la fin de la récréation est sifflée. 

Censure par Anouzla interposé

Cette censure, même si elle se cache derrière une décision de Ali Anouzla, est directement pilotée par les autorités. Il est bien sûr légitime pour le propriétaire de Lakome de faire valoir son droit et récupérer son site. Néanmoins, une restriction de l'accès depuis le Maroc ne résout pas son problème de départ. En réalité n'importe quel spécialiste du secteur, ou juriste du droit sur internet vous expliquera la procédure. La solution est simple : faire une demande (directement ou par voie judiciaire) à son registrar (organisme gérant le nom de domaine) ou à son hébergeur (société qui loue l'espace ou le serveur où est hébergé le site) pour reprendre le contrôle du site web et ainsi le suspendre provisoirement comme annoncé par Ali Anouzla. 

Mais cela se complique si ce dernier n'est pas le propriétaire officiel du site Lakome.com et n'a pas loué en son nom l'espace d'hébergement. C'est très certainement pour cette raison que la voie choisie a été celle de la censure par une décision autoritaire. Or s’il n'est pas le propriétaire du nom de domaine, le procureur ou l'ANRT ne peuvent que rejeter la demande d'Anouzla. Sa fonction de directeur de publication ne suffit pas à légitimer sa propriété sur le site. Sa responsabilité au sein de Lakome aurait pu être dégagée par une simple lettre de démission.

Une censure non assumée

L'équipe de rédaction de Lakome.com a tenté très rapidement de contourner le filtrage au Maroc en activant de nuveaux noms de domaine : lakome.info et lako.me. Rebelote, la censure a de nouveau frappé. Si la justification de la première censure se cachait derrière la préservation de la propriété d'Ali Anouzla, les nouvelles extensions aurait dû échapper aux ciseaux de l'ANRT. Il est d'ailleurs peu probable que la première demande faite à l'autorité de régulation des télécoms ait inclus toutes les extensions lakome.xxx. La célérité de cette nouvelle censure démontre la volonté des autorités de réduire au silence le site coûte que coûte, quitte à improviser et plomber le scénario de départ. 

Le Makhzen face à son reflet

La fuite en avant du pouvoir marocain ne s'arrêtera pas au site Lakome. En plus de ne pas vouloir assumer cette censure, il n'a pas apprécié qu'un site français explique en détails les méthodes ainsi que le matériel utilisé pour mener à bien ce black-out extra-judiciaire d'un site d'information au Maroc. Le site Reflets.info a donc été également bloqué par l'opérateur national dans la soirée de vendredi, quelques heures après la publication de l'article qui dérange. 

L'évidence pousse à conclure que cette série de censure n'est pas seulement un coup de pouce donné à Ali Anouzla dans son différent avec Aboubakr Jamaï. Elle constitue une volonté manifeste d'user de la force sans en assumer les conséquences. En l'espace de 3 jours le royaume Chérifien a ainsi anéanti toute la crédibilité qu'il avait réussi à se forger dans le respect de la liberté d'expression sur internet ces 15 dernières années. 

Ce n'est pas une nouveauté
Auteur : Mohand86
Date : le 21 octobre 2013 à 14h59
La censure existe depuis une bonne dizaine d'annee, et ce systeme strict quant a tous ce qui est de pres ou de loin au terrorisme, fait que mon pays reste un pays stable. On a eu les CDs d'Iraq qui etaient interdits, pleins de sites interdits d'acces et cela au fil du temps n'a permi qu'a laisser les marocains vivre plus sereinement.

Quant a ce pseudo-journaliste emprisonné, je dis pseudo-journaliste car pour moi il fait plus du Blog que du journalisme, il connait bien comment nous marocains sont febrile des que ca touche notre securité... On a assez souffert du terrorisme... Sachant cela, il publit la video pour gagner des clicks, pour qu'on parle de lui, ben qu'il assume ses responsabilités

il y'en avait des tas de gens au debut des années 2000 qui sont passé par les commisariat pour avoir partagé les videos sur l'Iraq ou la tchéchénie... Il y'a aucune raison que ce mec soit traite mieux juste par ce qu'il se prononce journaliste
Réponse à Anass 75
Auteur : matis79
Date : le 21 octobre 2013 à 14h49
Tu devrais te renseigner, et vérifier par toi-même au lieu de répéter bêtement les inepties de Ramid.
Dans aucun pays à part la Tanzanie et l'Ouzbékistan peut-être on ne condamne des journalistes qui diffusent des informations, sans en faire l'apologie. Ca s'appelle la presse, ce qui implique la liberté d'informer.
Les marocains sont assez murs pour savoir que faire de ses informations, ils n'ont pas besoin que le petit Roi, ses ministres et ses services de renseignement à 2dhs ne nous l'expliquent.
eeeuuuhhhh....
Auteur : erwan8888
Date : le 21 octobre 2013 à 14h48
ces sites sont parfaitement accessibles depuis l'etranger ou en utilisant un vpn.......
re belote !
Auteur : mehdi el bidaoui
Date : le 21 octobre 2013 à 14h20
voici le petit mot que je ne suis pas parvenu à publier !

yabiladi publie un excellent édito sur la dernière censure d'Internet, j'ai donc essayé de partager ce papier sur cette page. Walou ! la machine m'informe de cet article ne peut être publié sur ce journal.
Même tentative et même réponse sur la page du 360 !
Plus fort encore, ce petit mot bénéficie de la même sollicitude !
Vive la liberté d'expression version ma.2013
censure encore
Auteur : mehdi el bidaoui
Date : le 21 octobre 2013 à 14h07
en voulant partager ce papier sur ma page facebook, la machine m'informe gentiment qu' "il est impossible de publier cet article" !

Quand donc cessera cette schyzophrénie de nos gouvernants entre la constante revendication de modernité et le non moins constant obsurantisme le plus profond ?
Quand comprendront-ils que tous leurs efforts n'empêchent rien et que le pays gagne juste les quolibets du monde alentour.
Comme le dit très bien L'amine : Décidemment, les chemins de la stupidité sont infinis !
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