Immigration : Hollande va proposer un nouvelle politique à l'Europe

«Je proposerai dans les prochains jours une politique à nos partenaires qui s’articulerait autour du tryptique ‘Prévention, Solidarité, Protection’», a fait savoir François Hollande dans un entretien accordé en marge du colloque «Réinventer l’Europe»,  aux trois quotidiens européens Le Nouvel Obs, Le Soir et Der Standard, à paraitre ce jeudi 10 octobre.

Par «prévention», le président français entend «une meilleure coopération avec les pays d’origine et un meilleur accueil des réfugiés au plus près des zones de conflit». Par «solidarité», il vise «une politique euro-méditerranéenne beaucoup plus active, en amplifiant encore le soutien aux pays des printemps arabes». Et enfin par «protection», Hollande suppose «un renforcement de la surveillance des frontières, qui est le rôle de l’agence européenne FRONTEX et une lutte plus efficace contre les passeurs».

Lampedusa au cœur des discussions

Avec cette proposition, le socialiste souhaite faire face aux drames liés à l’immigration, à commencer par le naufrage de Lampedusa, ayant fait au moins 300 morts, dont une majorité provenant d’Erythrée. «Ce drame interpelle toute l’Europe. Elle doit en tirer les leçons», a estimé le chef d’Etat français.  

«L’Union (européenne) ne peut tolérer de voir au large de ses côtes, des gens mourir dans des conditions épouvantables, pour fuir la misère ou les guerres. Ceux-là venaient d’Erythrée en passant par la Libye, d’autres de Tunisie ou d’Egypte !», a-t-il ajouté.

Mercredi, quatre nouveaux corps ont été repêchés par les secouristes à Lampedusa, rapporte Le Monde. Le bilan officiel, qui est désormais de 302 morts, dont 83 femmes et neuf enfants, peut encore s’alourdir.  

Une semaine après la tragédie, la Commission européenne a annoncé sa volonté «d'organiser une grande opération de sécurité et de sauvetage en Méditerranée, de Chypre à l’Espagne». Mais aucune date n’a été avancée jusqu’à présent pour le lancement de cette opération. En attendant, l’UE devrait débloquer «30 millions d’euros supplémentaires en faveur de l’Italie, afin de l’aider à mieux gérer l’arrivée des immigrés sur ses côtes.