Deux semaines après l’entrée en vigueur de l’indexation des prix des carburants sur le cours du baril du pétrole sur le marché mondial, le ministre des Affaires générales du gouvernement a donné sa version sur le sujet. Mardi au Forum de la MAP, Mohamed Najib Boulif est revenu sur la controverse en soufflant sur les braises.
Le PJDiste s’est dit confiant en la sagesse des Marocains «qui ne vont pas répondre à l’appel de certains et descendre dans les rues pour une augmentation de quelques centimes». Le responsable a donné pour preuve, la marche de Hamid Chabat du 22 septembre. En boudant cette manifestation, le peuple «a montré que notre décision (l’indexation) est dans son intérêt».
«L’indexation, une mesure souveraine»
Dans son plaidoyer, Boulif a avancé que le recours à l’indexation n’est nullement la conséquence de dictats des institutions financières internationales. Le ministre a, bien entendu, évité d’évoquer les différentes recommandations du FMI de réduire les dépenses publiques, notamment celles liées à la Caisse de compensation. Quelques minutes plus tard, le PJDiste a vite oublié ses propos, assurant que l’indexation est le premier coup de pioche dans la politique de réforme de ladite Caisse. Une réforme, d'ailleurs, hautement exigée par le Fonds monétaire international.
Le ministre s’est dit également surpris de la virulence de l’opposition contre cette mesure, estimant que son gouvernement a eu le feu vert de la part du parlement de prendre « les décisions nécessaires en vue de garantir les équilibres macro-économiques du pays». Le même argument avait été soulevé par Idriss Azami, le ministre du Budget, au lendemain de l’application de l’indexation.
«Le roi est le garant de la paix et la stabilité»
Ne dérogeant point à la ligne de conduite qu’il s’est fixé, le ministre des Affaires générales du gouvernement, Mohamed Najib Boulif a minimisé l’impact de cette décision sur la paix sociale au Maroc. Pour lui, ce genre de lecture entre dans la case de la «surenchère politicienne»; et de souligner que «c’est le roi qui garantit la paix et la stabilité aux Marocains et non une hausse de quelques centimes dans les prix des carburants».
Force est de constater que les arguments avancées par Boulif pour défendre le recours à l’indexation ne sont pas nouveaux. Il les a simplement dépoussiérées pour la circonstance. Lors de la première hausse des carburants du 1er juin 2012, le chef de gouvernement, lors de son fameux monologue diffusé en même temps sur 2M et Al Oula, expliquait que cette augmentation s’inscrivait dans le cadre la réforme de la compensation. Boulif n’a fait que reprendre à son compte cette justification. Il en est de même pour son assurance en la sagesse des Marocains de ne pas battre le pavé. Abdelilah Benkirane avait d'ailleurs préempté cet argument.