Nouvelle politique migratoire marocaine : L'UE vient à la rescousse

L’Union européenne apporte son soutien au Maroc après la publication du rapport du CNDH pour la mise en place d’une nouvelle politique migratoire. Le Directeur-Général de la Commission européenne en charge des Affaires intérieures, Stefano Manservisi, s’est rendu aujourd’hui, lundi 25 septembre, à Rabat pour discuter de la façon dont l’Union européenne pourrait aider le Maroc à mettre en place la nouvelle politique migratoire voulu par le roi.

«Nous ne pouvons que nous en féliciter et accompagnerons le Maroc pour que les résultats soient à la hauteur des décisions qui viennent d’être prises. En effet, maintenant le défi majeur est de traduire dans la réalité ces engagements. Le Partenariat de mobilité et de migration [...] va permettre à l’UE de soutenir les efforts du Maroc dans ce domaine», a déclaré Stefano Manservisi. Le Directeur Général en charge des Affaires intérieures de la Commission a rencontré, pendant cette visite, les hauts fonctionnaires des ministères concernés par la mise en place de la nouvelle politique migratoire et d’asile.

Des millions d'euros

L’Union européenne s’était montrée jusqu’ici essentiellement attentive à la signature de l’accord de réadmission des immigrés irréguliers non marocains de l'UE vers le Maroc - dont la discussion est incluse dans le partenariat pour la mobilité signé le 7 juin - que par le respect des droits des migrants. Cependant, pour Mehdi Alioua, enseignant-chercheur à l'Université Internationale de Rabat, spécialiste des migrations, le rapport du CNDH ne contrarie pas les plans de l’Union européenne. «Au sein de l'UE, personne n’a jamais souhaité que le Maroc viole les droits des migrants et les jette les mains vides dans le désert, elle veut simplement qu’ils ne franchissent pas les frontières de l’Europe. Aujourd’hui, elle pense surement que si les migrants sont mieux traités au Maroc ils auront moins envie de se rendre en Europe. La nouvelle politique migratoire est totalement à l’avantage de l’UE», assure-t-il.

L’Union européenne promet des millions d’euros «pour des projets de coopération qui vont dans le sens des recommandations émanant du CNDH», indique le communiqué. «Ainsi l'UE s'est notamment engagée à coopérer de façon étroite avec le Maroc pour [...] renforcer la formation des personnes en charge de la migration au Maroc», ajoute-il. «Je pense qu’au niveau du gouvernement et des corps intermédiaires qui gèrent aujourd’hui les migrants, le rapport du CNDH a été un choc. Ils ne sont pas du tout prêts à mettre en œuvre cette nouvelle politique. L’aide de l’Union européenne sera nécessaire», explique Mehdi Alioua.