Hier, la séance d'ouverture du festival du film de Salé, dédiée à la femme, a connu une étonnante "confrontation" entre Bassima Hakkaoui et une actrice égyptienne, Athar Al Hakim, l’invitée d’honneur. Et c'est, d'ailleurs, à ce titre qu’elle est au Maroc. D’habitude, les ministres PJDistes évitent ce genre de cérémonie, même Mustapha El Khalfi, à la tête de la tutelle du cinéma, n’est pas un adepte de ce genre de rendez-vous. Au cours de sa première année à la tête du département de la Communication, il a assisté à quelques festivals.
Dans ce cas, que faisait la ministre de la Famille et la Solidarité dans un tel événement ? Peut-être est-ce en raison de la vocation féminine du festival ? Ou est-ce à cause du parcours de l’actrice Athar Al Hakim qui cadre parfaitement avec le concept «l’art propre» défendu par les islamistes au gouvernement ?
Encore une fois les Frères musulmans et la destitution de Morsi
Avant de recevoir le prix qu’elle est venu chercher à Salé, Athar Al Hakim, portant un caftan, a pris la parole pour remercier les organisateurs d’avoir pensé à elle et surtout pour parler de son pays. A l’instar de plusieurs acteurs égyptiens, qui ne rate aucune sortie à l'étranger pour plaider la cause du général Abdelfattah Essessi, elle a soutenu la destitution de Mohamed Morsi des Frères musulmans et salué le coup d’Etat.
Cette fois, Al Hakim n’a pas eu à subir la foudre des téléspectateurs, comme c’était le cas pour la chanteuse Shirine lors d’un festival Voix des femmes à Tétouan, mais celle de Bassima Hakkaoui. La ministre, sensée remettre le prix à l’Egyptienne, a refusé de monter sur scène. Il a fallu une médiation et les prières de Nabil Benabdellah, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, pour que la PJDiste daigne enfin donner le prix à Athar Al Hakim. Mieux, elle a pris le micro pour louer la position des Frères musulmans et appeler au retour de la légalité.
Démenti de Bassima Hakkaoui
Sur le site du ministère de la Solidarité et de la Famille, Bassima Hakkaoui oppose un sérieux démenti aux informations faisant état de son altercation avec l’actrice égyptienne, Athar Al Hakim. Dans un communiqué, il assure, en revanche, qu’elle a pris la parole non pas pour saluer les Frères musulmans mais, juste pour encenser «le modèle marocain de réforme».
Lequel est basé sur «la stabilité et la non-exclusion des autres acteurs», un modèle qui «a réussi sous conduite éclairée de sa majesté le roi Mohammed VI, ce qui constitue réellement une exception dans le monde arabe et mérite d’exporter ses valeurs». Mais alors, que viennent faire ses positions politiques dans un festival de cinéma ? Et pourquoi une telle tirade sur le modèle marocain ? Le démenti ne semble pas tout dire.