Marche de Chabat : Peu de politiques et beaucoup d’ânes

Visiblement, Hamid Chabat a raté sa première sortie en tant qu’opposant à Benkirane. Sa marche a tourné au ridicule. La participation n’était pas, vraiment, au rendez-vous. A part quelques fidèles du leader du PI, notamment Abdelkader El Kihel, Abdellah Bekkali et Rahal Mekkaoui, les autres membres du comité exécutif ont préféré vaquer à leurs occupations. Les chefs de l’opposition ont, également, boudé la manifestation. Les absences étaient multiples. On compte, notamment celles Driss Lachgar, le secrétaire général de l’USFP, et de Mustapha Bakouri, le secrétaire général du PAM. D’ailleurs aucune figure de proue du parti du Tracteur n’a d’ailleurs pris part à la marche.

En revanche, le parti de la Rose a dépêché Habib El Malki, le président de la Commission administrative, et Abdelkrim Benatiq, l’ex-patron du parti travailliste,  récemment absorbé par l’USFP, qui cherche une place au soleil. Même la jeunesse socialiste ne s’est pas mobilisée aux côtés des istiqlaliens. Autant d’éléments attestant du faible niveau de coordination entre les deux enseignes politiques. Si le courant passe entre Lachagr et Chabat, sachant que tous les deux sont sortis du même moule, il n'en est pas de même entre les instances et organisations parallèles des deux formations.

A défaut des hommes et des femmes, il y a les ânes

Une fois n’est pas coutume, des ânes ont été autorisés à sillonner le boulevard Mohammed V à Rabat. Chabat a eu droit aux concours des pauvres bêtes. A leurs corps défendant, elles ont été enrôlées dans une marche contre le chef de gouvernement. Une dizaine d’elles encadrées par des jeunes de l’Istiqlal ont participé à la marche du secrétaire général du PI. Têtes baissées, elles marchaient portant des pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans anti-Benkirane.  

Comme quoi à défaut de mobiliser ses propres militants, les animaux déjà domestiquées peuvent combler le vide. Hamid Chabat vient d’ailleurs, d’en montrer l’exemple aux autres forces d’opposition qui planifient de descendre dans la rue. L’USFP de Lachgar devra s’inspirer de cette innovation pour sa marche du 5 octobre à Rabat.

Des ados perturbateurs contre Benkirane

Il n’y a pas que des ânes qui ont prêté main forte à Chabat. Des ados des quartiers de la capitale ont «répondu» à l’appel des Istiqlaliens. Nullement convaincus par les enjeux d’une telle initiative, certains se sont contenté de répéter, nonchalamment, des slogans anti-Benkirane alors que d’autres ont profité de la situation pour danser. Des images qui ne sont pas sans rappeler celles des jeunes qui participaient, au printemps 2011, aux marches hostiles au Mouvement du 20 février.

Pour sa première sortie, Chabat a, sans équivoque, raté le coche, laissant aux ânes les premiers rôles. C’est symptomatique de la faible capacité de mobilisation des partis politiques et des syndicats marocains.