L’Office chérifien des phosphates (OCP) veut se lancer dans l’uranium. C’est ce qu’a révélé son PDG, Mostapha Terrab, lors de l’ouverture, jeudi 12 septembre, des premières assises de la R&D autour des phosphates à Skhirat, en présence du Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane et plusieurs autres ministres dont celui de l’Energie et des mines, Fouad Douiri.
Les choses seraient d’ailleurs bien avancées pour l’OCP, puisqu’il «est sur le point de conclure plusieurs partenariats de production d'uranium», a indiqué M. Terrab, sans toutefois donner de précisions sur la nature du partenariat, ni les futurs partenaires du groupe dans ce projet, rapporte Les Eco.
90 millions de dirhams d’investissement dans la recherche
Pour asseoir sa stratégie de développement dans ce nouveau secteur, l’Office envisage d’investir à fond dans la recherche. «Nous allons signer incessamment un accord de coopération stratégique en terme d’innovation et de recherche avec le MaScIR (Moroccan foundation for advanced science innovation and research) ou encore avec l'IRESEM.
Ces opérations s'accompagneront d'un soutien financier et constituent l'aboutissement d'une vision : celle de créer un écosystème d'innovation», a expliqué M. Terrab. A noter qu’une enveloppe de 90 millions de dirhams sera allouée à la concrétisation de ces accords. L’OCP vise ainsi l’élargissement de son réseau de chercheurs, qui réunit actuellement près de 200 scientifiques, bénéficiant d’un budget de 400 millions de dirhams.
Un projet fortement appuyé par le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres, Lahcen Daoudi, également présents aux assises de Skhirat. Il a, pour sa part, insisté sur «l’urgence d’investir en R&D en vue de protéger les ressources naturelles, y compris le phosphate qui doit faire face à plusieurs défis en matière d’exploitation minière, de procédés chimiques, de transport, etc.».
Augmenter la production de phosphate
En effet, le marché des phosphates à l’export va mal, en raison notamment de la chute des cours observée depuis le début de l’année. Si bien que l’OCP, premier exportateur mondial de phosphates, a dû essuyer une chute de près de 20% de ses exportations entre janvier et juillet 2013 par rapport à la même période l’an dernier, selon les déclarations à l’AFP de Mohamed Soual, chef économiste à l'OCP.
Malgré tout, l’OCP reste optimiste et compte sur ses acquis et ses futurs investissements pour remonter la pente. Avec plus de 50% des resserves mondiales Il envisage d’augmenter sa production, actuellement de 30 millions de tonnes, à «à 50 millions d'ici 2017», selon M. Soual. Une ambition qui tombe à point nommé, puisque, le Maroc, disposant des plus grandes réserves de phosphates au monde (plus de 50% selon l’OCP et 85% selon les organismes internationaux spécialisés), veut accroitre sa part de marché qui n’est que de près de 30%. Un objectif réalisable selon Mostapha Terrab. «Rappelons que la sécurité alimentaire dépend fondamentalement des engrais et minéraux que nous utilisons», a-t-il souligné.