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Grand Angle

Affaire Aït Si Rahal : Le meurtrier toujours en cavale, la veuve du MRE a peur pour sa sécurité

11 ans après la mort de Mohamed Aït Si Rahal, son assassin, le commissaire Mohamed Khardouch est toujours en cavale. Il a pourtant été condamné par la justice marocaine à 10 ans de prison. En dépit de l’appel lancé par la veuve de ce MRE, Zoubida Aït Sihara, les autorités marocaines semblent rester muettes. Aujourd’hui, elle dit avoir peur pour sa sécurité.

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«Non, je n’ai pas peur d’aller à Marrakech et je n’ai pas peur de Kharbouch. Le pire est passé», répondait, l’an dernier, Zoubida Aït Si Rahal à la question de savoir si elle redoutait de séjourner dans ville où son mari a été assassiné en 2002. Aujourd’hui, cette veuve meurtrie ne saurait s’avancer avec autant d’assurance si la question lui était posée de nouveau.

Et pour cause ! La visite «surprise», en mai 2012, de la femme du commissaire Kharbouch, le meurtrier de son mari, l’a laissée perplexe. En effet celle-ci était venue demander à Mme Aït Si Rahal de pardonner à son époux pour qu’il n’aille pas en prison. Une demande à laquelle le veuve MRE n’a donné aucune suite.

Depuis lors, elle n’était plus venu au Maroc jusqu’à cet été. Mais cette fois, elle n’est pas allée dans la ville ocre. «Je ne pouvais aller à Marrakech. Après avoir reçu une visite inattendue comme celle-là l’année dernière. Je ne sais pas ce que je pourrais encore rencontrer en y allant. J’ai peur de risquer ma vie», confie-t-elle à Yabiladi. Surtout que la demande lui avait été faite d’abandonner les poursuites contre le commissaire. «Un jugement a été rendu, c’est fait. Moi je ne peux rien. En plus, l’assassin de mon mari doit payer pour ce qu’il a fait», affirme la veuve.

Les autorités marocaines restent sourdes ?

En février 2013, Mme Aït Si Rahal a écrit au ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser, lui demandant de faire ce qu’il faut pour «l’arrestation de Mohamed Kharbouch». Dans son courrier, elle rappelle la «rapidité» avec laquelle le Chinois - qui avait assassiné toute sa famille en Angleterre - a été arrêté à Tanger en juillet 2012. Elle en conclut que la police marocaine peut être efficace pour arrêter un individu. «Que faut-il donc conclure pour M Kharbouch ?» s’interroge-t-elle ?

Rappelons que le commissaire coupable a été définitivement condamné à 10 ans de prison en 2011. Mais depuis la mort de M. Aït Si Rahal, l’homme n’a jamais été en prison. «Ce n’est pas normal que quelqu’un soit condamné et reste en liberté. On dit qu’il est introuvable, alors qu’il est caché par ses copains [policiers, ndlr]», affirme la veuve du MRE, comme désabusée. 

«Cela a trop duré, j'ai envie de faire deuil une bonne fois pour toute»

Tout Le Commissaire Mohamed Kharbouch. (Photo obtenue par les membres de la famille de Zoubida Aït Si Rahal)ce que Zoubida Aït Si Rahal désire, c’est «tourner la page». «Cela a trop duré. J’ai envie de faire le deuil une bonne fois pour toute», dit-elle. D’autant plus que cette situation pèse sur sa santé. «Je ne dors pas. Je prends tous les médicaments que je peux».

Le gouvernement marocain n’a encore rien fait dans cette affaire, aujourd’hui vieille de la 11è années du meurtre. Et pourtant, l’OGN internationale Human Rights Watch (HRW) a interpellé, l'an dernier, le procureur du roi concernant «les mesures que les autorités marocaines ont prises pour localiser» le commissaire Kharbouch. Nous avons essayé de contacter le département de l’Intérieur pour l’interroger sur cette affaire, mais malheureusement sans succès.

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