Apparemment, les choses s’accélèrent pour donner naissance, après de longues semaines de tractations, à Benkirane II. Une annonce qui serait, très imminente. En l’absence de confirmation officielle, le roi Mohammed VI aurait accordé, dans l’après-midi du lundi, à sa demande, une audience au chef de gouvernement. Au cours de laquelle, le secrétaire général du PJD aurait présenté au souverain la liste des membres du futur cabinet, appelé à connaître l’entrée du RNI à la place de l’Istiqlal de Hamid Chabat.
L’initiative de Benkirane de "mettre au courant" le monarque des conclusions des rounds de négociations avec le président du RNI est en phase avec son communiqué du vendredi 6 septembre, soutenant que le Palais n’est pas intervenu pour orienter le cours des discussions. La réunion du lundi serait-elle l’aboutissement d’un processus, initié il y a presque deux mois au palais de Tétouan entre le roi et Benkirane ? Une réunion qui a balisé le terrain pour que le RNI accepte, sous certaines conditions, de participer au gouvernement
Le parlement a reporté l’examen de l’indexation au mercredi
Un autre indicateur attestant de la fin des négociations entre Abdelilah Benkirane et Salaheddine Mezouar est le report, décidé in extrémis, de la réunion, prévue hier à 16h, de la commission des Finances à la Chambre des représentants pour examiner les conséquences de la décision d'appliquer l'indexation partielle des prix des carburants (essence, gasoil et fuel type 2) sur les cours du pétrole sur le marché mondial. Une réunion durant laquelle, les ministres des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif et celui du Budget, Idriss Azami devaient présenter devant les députés les raisons et l’impact d’une telle mesure sur les ménages et l’économie nationale.
En fin de compte, la réunion se tiendra le mercredi à 10h30. Il est fort possible qu’un de ces ministres PJDistes, voire même les deux, ne soient pas de la partie pour prendre la parole au nom du gouvernement Benkirane. Sachant que la popularité de Boulif est en chute libre, même auprès des partisans de la Lampe. L'homme a multiplié les annonces qu’il tenait à démentir quelques heures plus tard : la réforme de la caisse de compensation, la réduction des primes des fonctionnaires et l’indexation en sont d’ailleurs des exemples phares. Quant à Azami, si son départ se confirmait, il aura alors payé le prix fort du retour du Budget dans le giron des Finances.