Au lendemain de son arrestation, à Melilla, Mohamed El Bali a eu rendez-vous, mercredi, avec un juge anti-terrorisme de l’Audience Nationale de Madrid. Durant le temps qu'a duré l’interrogatoire, le présumé coordinateur des cellules «Al Mouahidines» et «Taouhid», démantelées partiellement en mai dernier à Nador et Fnideq, s’est dit opposé à son extradition vers le Maroc.
Une requête qui a peu de chances d’être acceptée. Sachant que son interpellation est la conséquence d’un mandat d’arrêt lancé par la police marocaine. Et de surcroît, il porte la nationalité marocaine. Le magistrat, Ismail Moreno, chargé de l’enquête a décidé l’envoi d’El Bali en prison en attendant que les services du ministère de la Justice et des Libertés adressent à la partie espagnole les documents de la demande officielle d’extradition.
Connexion avec Sharia4Belgium et le centre Assabyle ?
Au moment de l’interpellation des onze membres des deux cellules «Taouhid» et «Al Mouahidines», El Bali se trouvait en Belgique. Deux groupes dédiés au «recrutement d'éléments radicaux, à la diffusion de l'idéologie jihadiste, au financement de projets terroristes et à la création d'un camp d'entraînement», indique un communiqué du ministère de l’Intérieur espagnol. Des indicateurs avancent une possible connexion entre lui et le groupe extrémiste Sharia4Belgium de Fouad Belkacem au point d’en faire partie.
El Bali comptaient plusieurs déplacements en Belgique. Il aurait eu des contacts avec quelques habitués du Centre islamique Assabyle, considéré par les services secrets belges comme un foyer du salafisme dans le pays. Bien avant la Syrie et le Mali, le CIB de Molenbeek a envoyé des combattants en Irak.
Melilla un fief pour l’extrémisme radical
L’arrestation de Mohamed El Bali à Melilla, son lieu de résidence, a remis la ville sur les devant de la scène en tant que point de chute de nombreux présumés terroristes, recherchés en Europe ou en Afrique. Ce que, bien entendu, les autorités locales tentent, par tous les moyens, de nier. Dans des déclarations à la presse espagnole, le délégué du gouvernement local, le représentant de Madrid dans la ville, Abdelmalek El Barkani, a tenu à minimiser le risque d’attentats terroristes à Melilla, soutenant qu’«il est inférieur» par rapport à d’autres zones.
Un message qui se veut rassurant mais complètement démenti par les rapports du CNI (Centre Nationale d’intelligence), qualifiant d’explosive la situation de Melilla et Sebta. Fin juin, la police espagnole a démantelé une cellule jihadiste chargé de recruter des combattants pour le compte d’AQMI.