S’il y a des secteurs qui sont à la traîne au Maroc, le tourisme lui est sur une bonne dynamique ces dernières années. Ces derniers jours, il est sous les feux de projecteurs grâce notamment aux bons chiffres qu'il affiche pendant saison estivale. Selon les récentes données de la banque mondiale, le Maroc a attiré 9,4 millions de touristes en 2012, devenant ainsi la deuxième destination africaine derrière l’Egypte. Sur le plan régional, il est une «destination de choix des Algériens» qui sont de plus en plus nombreux à visiter le Royaume chérifien malgré la fermeture des frontières terrestres entre les deux Etats. Les responsables du secteur touristique marocains entendent combler le manque à gagner et envisagent de donner un autre coup de fouet à l’activité qui vise 20 millions d’arrivées à l’horizon 2020.
Dans une interview accordée au quotidien algérien El Watan, Lahcen Haddad n’a pas manqué de souligner l’intention du Royaume de doper le secteur touristique sur le plan régional. Pour cela, la mise en place d’un bureau de l’Office national du tourisme marocain (ONMT) à Alger devrait être effective prochainement. En effet, 90 000 touristes en provenance de l’Algérie se sont rendus au Maroc en 2012. Les remous en Egypte et en Tunisie, conjugués au forcing commercial des agences de voyages, ont convaincu une bonne partie des touristes algériens qui manifestent désormais plus d’engouement pour le Royaume.
«Nous sommes en train de développer plus de capacités dans différentes régions», que ce soit à vocation culturelle, naturelle balnéaire ou le tourisme des niches, comme le tourisme golfique, nautique ou encore celui des affaires. Mais on voudrait le faire d’une manière durable», a indiqué Haddad. «On ne veut pas construire de grands buildings sur le front de mer comme l’ont fait d’autres pays. On veut le faire d’une façon beaucoup plus respectueuse de l’environnement, de l’écosystème et qui a un impact beaucoup plus grand sur la population locale», a ajouté le ministre qui espère se servir de la popularité des activités cultutrelles pour booster le secteur au niveau régional.
Miser sur les festivals et les moussems
Connu pour sa riche liste de festivals, le Royaume pourrait appuyer sa stratétgie sur la popularité de ces événements en vue de propulser au premier plan son secteur touristique. Pour atteindre cet objectif, le ministre a souligné que le nombre important de festivals et de moussems est une «bonne opportunité pour le tourisme marocain». En effet, à voir leur nombre et leur taux de fréquentation, l’on se rend vite compte qu’il est dans la logique. Mawazine est le deuxième festival de son genre le plus fréquenté au monde selon un classement récent de MTV. D’autres festivals tels que Timitar, Gnawa…sont devenus incontournables pour le secteur culturel, accueillant des centaines de milliers de spectateurs chaque année. Pour Lahcen Haddad, «Mawazine a une spécificité qui est celle d’attirer un grand nombre de chanteurs internationaux, Arabes, Marocains, des Algériens également.»
La réouverture des frontières serait un grand bol d’air pour le secteur
Encore une fois la réouverture des frontières a été évoquée comme une opportunité pour booster le secteur touristique. Si la plupart des touristes algériens vont en Tunisie, c’est grâce à l’accès terrestre qui est beaucoup plus facile alors que la rentrée au Maroc ne peut se faire que par voie aérienne, comme nous l’avions souligné.
En 2020, le Royaume compte accueillir 20 millions de touristes. Un chiffre ambitieux mais les investissements entrepris ces dernières années et la stabilité sont un gage d’optimisme. Enfin, dans un cadre plus large, le secteur touristique peut devenir «un domaine qui va contribuer un peu à l’intégration économique des deux pays», comme l’a souligné le ministre.