Menu

Grand Angle

Maroc/Algérie : Selon une étude demandée par Sellal, la fermeture des frontières profite à Rabat

Depuis les attentats du 24 août 1994, de l’hôtel Atlas Asni de Marrakech, les frontières terrestres maroco-algériennes sont fermées. Cela fait donc 14 ans que le pouvoir algérien soutient qu’un retour à la normale bénéficierait à l’économie du royaume. Une version qui, désormais, ne tient plus puisqu'une étude prouve le contraire. Explication.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

Le vent vient de changer de sens. Désormais, c’est le Maroc qui profiterait de la fermeture de ses frontières terrestres avec l’Algérie. Il ne s’agit pas d’un canular ou d'un poisson d'avril en plein été mais bel et bien de la principale conclusion d’une étude, dûment commanditée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

C’est le quotidien El Khabar qui en a fait un large résumé. Le document loue l’intensification des mesures de contrôles contre le trafic des carburants à destination du royaume, soulignant que, grâce à cette politique, dans l’oriental les prix du litre du gasoil est passé de 3,5 dh à 6 dh alors que l’essence s’échange à 8 dh contre 4 dh auparavant. Les rédacteurs de l’étude avancent que Rabat «profite largement de la contrebande de ces produits, en réduisant ces importations pétrolières».

En revanche, le texte se félicite que la politique du gouvernement algérien de surveillance des frontières terrestres avec le royaume n’a pas affecté le trafic des médicaments et des huiles à destination des marchés des villes orientales du Maroc. Leurs prix se maintiennent toujours en deça par rapport à la concurrence marocaine. Cinq litre d’huile de table made in Algérie a connu une légère hausse, quatre dh seulement, pour se situer à 60 dh, c’est encore inférieur aux 85 dh de la moins chère des marques des huiles végétales marocaines.

«Trafic de drogue, un acte de guerre contre l’Algérie»

L’étude a, bien entendu, abordé le sujet de la drogue, enregistrant une «forte augmentation» des quantités saisies en 2012. Il s’agit «d’un acte de guerre contre l’Algérie», conclut, un brin provocateur, le document. Une conclusion qui est parfaitement en phase avec les déclarations de certains responsables du voisin de l’Est.

Fin juin, de Moscou où il effectuait une visite de travail, le ministre des Affaires étrangères Morad Medelci a estimé que «le problème de trafic de drogue préoccupe l’Algérie. «Des quantités importantes de drogue sont régulièrement saisies par les forces de l’ordre algériennes», ajoutant que son pays «est presque visé (…) nous espérons une collaboration de la part du Maroc frère pour lutter contre le trafic de drogue».

Tout sauf la réouverture des frontières

Rabat a profité de la fermeture des frontières en renforçant ses liens avec la population de l’oriental, «traditionnellement proche de l’Algérie», avance la même source. Certes le document insiste sur le fait que le Maroc a largement bénéficié du statut actuel mais à aucun moment il ne préconise le retour à la normale. En revanche, il propose au gouvernement Sellal d’innover des mesures à même de consolider les «échanges commerciaux» entre l’Algérie et les villes orientales du royaume. Comment ? L’étude ne le dira pas. Mais, il est clair que, sans la bénédiction des autorités marocaines, cette coopération ne pourrait se faire que dans le cadre de la contrebande.

Le document alerte, par ailleurs, des dangers d’une réouverture des frontières, soulignant, sur la base d’estimations d’experts marocains, qu’une telle initiative conduirait à l’arrivée de 350 000 travailleurs marocains sur le marché algérien.

Les commentaires sur cet article ont été fermés
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com