Selon le ministre du Tourisme : « à Marrakech, 70% des agressions sexuelles sur enfants sont l’œuvre de Marocains »

Les polémiques autour de la pédophilie au Maroc n’en finissent pas. Cette fois, c’est le ministre du Tourisme qui se trouve au cœur de la tempête. Dans une interview accordée à France 24, Lahcen Haddad a échoué dans sa tentative de défendre le Maroc, et Marrakech en particulier, de l’image qui lui colle de destination favorite des pédophiles du monde.

Le responsable gouvernementale a avancé que «70% des cas d’agressions sexuelles relevées dans la ville ocre commis sur des mineurs sont l’œuvre de ressortissants marocains». Le ministre a, toutefois, précisé à la chaine française que ces chiffres figurent dans une étude de l’UNICEF remontant à 2003.

«99,99%» des touristes ne sont pas pédophiles

Les propos de Lahcen Haddad suscitent bon nombre d'interrogations : aujourd’hui, et dix ans après, les données de l’organisme onusien chargé de la protection de l’enfance sont-elles encore valables ? Sachant que le tourisme sexuel mondial, dans sa version pédophile, ne s’est accentué sur Marrakech qu’après la fin de 2004, juste au lendemain du tsunami qui avait frappé l’Océan indien.

Déjà en 2006, des médias sonnaient le tocsin suite aux arrivées massives de pédophiles à la recherche de nouvelles victimes. Dans sa plaidoirie, le ministre a avancé que «99,99%» des touristes qui viennent au Maroc sont séduits par sa culture, son climat et sa géographie. Lahcen Haddad a nié, par ailleurs, que le royaume soit devenu le nouvel eldorado du tourisme sexuel, arguant que le phénomène ne représente qu’une «infime partie».

Colère de la mairesse de Marrakech

Visiblement, Fatima Zahra Mansouri, la mairesse de Marrakech, n’a guère apprécié les déclarations de Haddad. Et elle le fait savoir sur les colonnes de l’édition d’aujourd’hui du quotidien Al Akhbar. Pour elle, il s’agit d’une «une offense. Et c’est la deuxième fois qu’un responsable gouvernemental porte atteinte à la dignité des Marocains en impliquant la ville ocre dans le problème du tourisme sexuel».

La mairesse fait allusion aux propos de Mustapha Ramid. Février 2012, lors d’une rencontre organisée, dans une école coranique du cheikh salafiste Mohamed Maghraoui, le ministre de la Justice et des Libertés déplorait la venue massive de touristes pédophiles à Marrakech.

Des déclarations à l’origine d’une volée de bois vert contre le PJDiste notamment de la part des associations des professionnels du tourisme. Dans le cas de Lahcen Haddad, par miracle, elles se sont tues. On ménage son ministre de tutelle.