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Tribune

DanielGate : Les Marocains n’ont plus peur de demander des comptes à leur souverain

Je le craignais, ce réveil. Je craignais cette amertume que je ne manquerai pas de ressentir, ce sentiment tenace d’humiliation dans laquelle on veut nous maintenir, et par laquelle on veut nous contenir. Je craignais cette brutale prise de conscience qu’à nous, Marocains, il était demandé d’accepter en silence toute décision émanant du souverain, même injustifiée et injustifiable, même arbitraire, même contraire à tout sens de la morale et de l’éthique. Qu’à nous, Marocains, il était ordonné de tout accepter même l’innommable, le viol de nos enfants, au nom d’une soumission aveugle au pouvoir qui nous dirige. Je craignais ce réveil et il fut en effet difficile.

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Assaut des forces de l'ordre sur les manifestants / Photo Fadel Senna - AFP
Temps de lecture: 2'

Et puis je me suis souvenue du courage de ces gens que j’ai vus braver les policiers en restant sur place près de trois heures malgré les coups qui pleuvaient. Je me suis souvenue de l’intelligence et de la maturité des slogans qui demandaient juste la «karama», la dignité, pour les enfants marocains. Je me suis souvenue de tous ces jeunes et moins jeunes réunis par une seule chose : le devoir patriotique de dénoncer une décision lorsqu’elle touche aux valeurs de justice et de dignité. Je me suis souvenue de cette formidable énergie qui habitait chacun et chacune, portés par la certitude que leur demande était juste, nécessaire et légitime.

Et j’ai compris que c’est justement cette légitimité qui fait peur à l’autorité publique, et qui la pousse à répondre par la violence. Une chose s’est passée au Maroc qui ne s’était jamais passée avant : il y a aujourd’hui une indignation collective d’ampleur non pas contre une situation politique, mais contre une erreur morale. C’est inédit, et c’est ce qui pousse des gens non politisés, non affiliés à des groupes ou partis, à descendre aussi dans la rue, et pour une raison dont le pouvoir ne pourra jamais dire qu’elle est illégitime.

La fonction royale désacralisée ?

Ces gens n’ont plus peur de demander des comptes à leur Souverain quand ils le jugent nécessaire. Ils ne sont plus prêts à donner d’autres enfants en sacrifice, il y en déjà tellement trop qui sont tombés, dans l’indifférence générale des pouvoirs publics. Ils veulent une justice qui les protège, et non un pouvoir qui les soumet au nom d’une symbolique dépassée qui ne suffit plus à cacher un profond manque d’éthique.

Il y a un autre fait inédit. La décision royale, mais plus encore le silence qui s’en est suivi et qui n’est toujours pas rompu, a fait ce que jamais l’opposition politique n’avait réussi à faire : elle a désacralisé la fonction royale en la révélant faillible. Il aurait été tout à l’honneur des dirigeants habituellement si prompts à s’exprimer de définir les responsabilités et prendre les mesures nécessaires pour réparer cette décision.

Mais ce refus du pouvoir de communiquer, outre qu’il tient du mépris pour des citoyens à juste titre indignés, et parce qu’il s’accompagne d’une répression terrible, creuse le fossé entre le peuple et son dirigeant. De morale, la crise est en train de devenir politique.

J’ai alors compris que si j’avais eu peur de mon réveil, le pouvoir avait encore plus peur du nôtre à tous et toutes.

Royale bourde où la recherche de bouc émissaire.
Auteur : mehdiamine
Date : le 04 août 2013 à 02h52
On essaie de noyer le poisson encore une fois. Il n y a qu''un seul responsable c'est le roi. Le peuple attend des excuses pas des bouc émissaire. Vive le Maroc.
Bravo pour cet article
Auteur : Kamarr
Date : le 04 août 2013 à 02h49
et pour la pertinence de vu !

J'interprète le communiqué du Diwan Royal comme le fait que le roi (avec un 'r') vient de reconnaitre, dans la douleur, sa faute !

Que reste au roi comme crédibilité ?
Pour la mesurer, qu'il demande à son acolyte, le ROI d'Espagne de lui restituer ce criminel, étant donné, vu son communiqué, qu'il n'aurait jamais gracié cet individu s'il savait vraiment les crimes dont il était coupable.

Certainement, l'Espagne ne répondrait pas favorablement !

Libérer un condamné, ou deux pour faire un geste, pourquoi pas ? Mais, quelle idée folle, de gracier d'un coup 48 coupables condamnés par les tribunaux marocains. Décidément, aucun respect pour sa propre justice, ses propres tribunaux, ses victimes ou ses citoyens.
Dernière modification le 04/08/2013 02:57
Oui au roi, et oui à un régime démocrate et laïc.
Auteur : KEBDANI
Date : le 04 août 2013 à 01h02
J'ai du mal à imaginer un pédophile Arabe violer des enfants Européens et se faire gracier. Le gouvernement Marocain, n'a fait cela que par soumission à ses maîtres de l'occident. "corruptions et maintien au pouvoir’’ ce pédophile doit être puni. C'est une honte.

ça vous choquent? mais pas moi plus rien ne m'étonne venant de ce pays. Ou ils vivent encore au 15 ème siècle. Et bientôt c'est les victimes qu'ils vont mettent en prison parce qu'elles ont protestés. Et j’ai vécu cette expérience en août 2002, à Oujda ou mon enfant mineur a failli être violer par un pédophile Marocain. Oui je me souviens de ce commissaire de la 2eme arrondissement était furieux contre moi, ma plainte la déranger. Depuis j’ai mis une croix sur le Maroc en famille.
Tu essaies de noyer le poisson ?
Auteur : salmones
Date : le 04 août 2013 à 00h27
Quel rapport entre une grâce et une décision de justice ?
La grâce consiste à pardonner alors que dans ton exemple, il s'agit d'un délinquant sexuel condamné à 15 ans mais qui n'en fait que 10. La fois d'après il est à nouveau condamné à 2 ans mais n'en fait qu'un. C'est le travail de la justice et celle-ci peut, parfois, se tromper.
Mais le président de la république française n'a jamais gracié un pédophile, que je sache.

Tu es pathétique à vouloir défendre coûte que coûte le roi, tu ne peux pas accepter le fait qu'il soit qu'un être humain ? Et donc, à ce titre, critiquable ?
Bonne nouvelles.
Auteur : Le vrai de vrai
Date : le 04 août 2013 à 00h19
SM le Roi vient d'ordonner, une enquête approfondi sur les responsables de la libération du pédophile espagnole ainsi que les négligences, et les incompétences dans leurs foncions de plusieurs fonctionnaires.

C'est bien clair que les vrais coupables de la libération de ce pédophile de 11enfants, viennent du ministère des affaires étrangères, du ministère de l'intérieur et celle de la justice.

On va bien s'amuser, quand tout ce beau monde sera inculpé pour son négligence, son incompétence et son abus de confiance.

Et Vive Le Roi.
Dernière modification le 04/08/2013 00:22
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