Depuis le 8 juillet et jusqu’au 25 août les membres de la diaspora du Maroc, d’Algérie et de Tunisie sont appelés par l’ACIM (Agence pour la Coopération Internationale et le développement local en Méditerranée) à lui présenter un projet détaillé de création d’entreprise intervenant dans leurs pays d’origine. 20 projets - «parmi les plus aboutis», selon Véronique Manry, coordonatrice du programme DiaMed qui sert de cadre à l’appel à projet - seront sélectionnés et aidés.
«L’objectif est de fournir une aide et des conseils gratuitement de la part de professionnels très pointus dans leur domaine», explique la coordonatrice du projet. Au Maroc, les porteurs de projets sélectionnés seront soutenus et suivis par la Fondation Création d’Entreprise de la Banque Populaire. Aucune aide financière ne leur sera offerte. ACIM recherche plutôt des personnes qui ont un profil de manager, des projets en adéquation avec le marché marocain, de nature innovante, susceptibles de créer des emplois et de contribuer au développement local hors de l’axe Casa-Rabat.
105 porteurs de projets identifiés
Le dispositif d’accompagnement DiaMed, financé par la Commission européenne, a été lancé, dans son ensemble, début 2013 par un vaste «processus de sourcing qui nous a permis d’identifier les projets les plus intéressant dans les pays de résidence», explique Véronique Manry. 105 porteurs de projets ont été identifiés, au Maroc, mais seuls 4 ou 5 porteurs de projets ont jusqu’ici postulé à l’appel de l’ACIM.
«Nous sommes confiants, car lors de notre précédent projet, ‘Accompagnement à la Création d’Entreprise pour la Diaspora Marocaine’ (ACEDIM), au Maroc, nous étions parvenus à rassembler 47 bons projets en 8 mois», assure la coordonatrice. Sur ces 47 projets, 15 sont aujourd’hui concrétisés, et 7 ont été abandonnés ou mis en attente par leur initiateur.
4 projets en cours
Les deux projets d’aide à l’investissement des MRE au Maroc lancé par l’ACIM sont loin d’être les seuls et tous ne rencontrent pas le même succès. L’Organisation Internationale des Migration (OIM) au Maroc réalise actuellement le projet MEDMA2 pour la mobilisation des compétences des Marocains résidant en Belgique pour le développement du Maroc. 1,2 millions d’euros ont été débloqués par la Belgique dans le cadre MEDMA2 pour accompagner et former les porteurs de projets, mais seulement 15 personnes en bénéficieront car elles ont été seulement une vingtaine à répondre à l’appel à projet de l’OIM.
«Nous avions pensé lancer MEDMA2 en 2008-2009, mais les difficultés politiques de la Belgique nous ont coupé toute possibilité de financement. MEDMA2 a donc été reporté en 2011, au moment de la crise économique», tente d’expliquer Anke Strauss. «Les porteurs de projets existent, je pense, mais ils manquent de capitaux», ajoute-t-elle. Ce n’est pas plus avec MEDMA2 qu’avec DiaMed qu’ils se verront offrir un financement non bancaire.
236 nouvelles entreprises
En termes de succès de nombre, le projet «Faciliter la Création d’Entreprises au Maroc grâce à la diaspora marocaine installée en Europe» (FACE), financé par l’Union européenne et clôturé publiquement le 15 janvier, avait aidé à la création de 236 entreprises et 844 emplois directs en 4 ans au Maroc.
Le ministère des MRE, même s’il finance rarement, voire jamais, ce type de programme se fait fort de les solliciter. En novembre 2012, il a lancé un «appel à manifestation d’intérêt au profit d’associations pour la mise en place d’un dispositif d’accompagnement en faveur des MRE de France souhaitant investir au Maroc», finalement remporté par l’ACIM. En décembre, il a également lancé un appel à projets d’investissement dans la région sud - Guelmim, Tan Tan, Tata, Assa-Zag et Tarfaya, à l’adresse des MRE.