Comme pressenti depuis hier dans les colonnes de Yabiladi, le nouvel accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne a été paraphé, pour une durée de quatre ans, mercredi 24 juillet à Rabat par le ministre marocain de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch et la commissaire européenne en charge des Affaires maritimes et de la Pêche, Maria Damanaki, rapporte la MAP.
Réduction des possibilités de pêche
Selon les deux parties, ce nouveau protocole leur est réciproquement «profitable». Il «est porteur de bonnes perspectives pour les relations entre le Maroc et l'UE, renforcera les liens de coopération entre les deux parties», a souligné M. Akhannouch lors d’un point de presse.
Notant que l’accord «s'inscrit dans le respect des lois internationales», Mme Damanaki a, quant à elle, tenu à préciser que «cet accord garantit la durabilité dans la mesure où il limite l'activité de pêche aux ressources excédentaires pour toutes les pêcheries et présente un bon rapport qualité-prix». En effet, le nouveau protocole prévoit six catégories de pêche, tout en réduisant légèrement les possibilités de pêches par rapport à l’ancien accord. Ainsi, le nombre de navires autorisés dans les eaux chérifiennes est passé de 137 à 126.
Un accord à 40 millions d’euros
Pour ce qui est de la contrepartie financière, Rabat semble l’avoir emporté, puisque celle-ci est de 40 millions d’euros. Pourtant le Maroc en avait réclamé 36 millions. Une partie de cette somme (14 millions) sera cependant allouée au plan Halieutis. L’objectif étant, entre autres, de renforcer le volet économique du secteur marocain de la pêche.
Depuis 1996, date de la signature de l’Accord d’association entre le Maroc et l’Union européenne, les échanges dans le domaine de la pêche totalisent un chiffre d’affaires avoisinant les 9 milliards de dirhams. C’est dire l’importance de ce domaine dans les relations économique entre Rabat et Bruxelles. L’accord de pêche adopté pour la première fois en 1987 avait donné un autre ton à cette collaboration.
Soulagement à Madrid
Sa non-reconduction en décembre 2011 avait plongé les pêcheurs espagnols – principaux bénéficiaires - dans une profonde détresse. Nombreux parmi eux étaient en cessation d’activité. Depuis, l’Espagne a exercé un intense lobbying auprès des dirigeants marocains et européens pour l’adoption d’un nouveau protocole. Dans ce cadre, la visite au Maroc de Juan Carlos 1er la semaine dernière, à la veille même de l’ouverture du sixième round des négociations, était pressentie comme un catalyseur.
L’accord de pêche est donc à nouveau adopté presque deux ans après sa rupture. Pour aboutir à cette conclusion salutaire pour les pêcheurs espagnols, Rabat et Bruxelles ont enchainé six rounds de négociation qui n’ont pas été sans obstacles. Entre la question du respect des ressources dans les eaux nationales, la contrepartie financière, ainsi que les droits de l’homme au Sahara, le gouvernement marocain et l’Union européenne ont finalement su trouver un terrain d’entente.