Du nouveau dans l’affaire Khalid Skah. Le champion olympique marocain, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international, lancé par la Norvège, avant qu’il ne soit interpelé le 19 juin dernier à Paris, puis libéré sous caution, ne songerait plus à récupérer ses enfants. Selon une source proche de l’ancien athlète, contactée par le quotidien arabophone Akhbar Al Youm, celui-ci serait «tout à fait disposé à sortir de la vie ses deux enfants Salma et Tarik afin qu’ils puissent être heureux».
«Que Dieu leur pardonne»
Khalid Skah ne voudrait à présent «plus rien d’autre» à part retrouver sa propre liberté. Selon la même source, il a pris cette décision car c’est «un père qui aime ses enfants et qui comprend parfaitement leur situation». Mais à en croire l’un de ses deux enfants, Selma, âgée aujourd’hui de 20 ans, la réalité est toute autre. Dans une lettre, rendue publique en début du mois, la jeune fille affirme qu’elle et son frère, Tarik, 17 ans, ont été maltraités par leur père, lorsqu’ils habitaient chez lui au Maroc. Des faits que le principal intéressé dément en bloc.
«Ce qu’ils ont dit à son propos leur a été imposé, que Dieu leur pardonne. Aujourd’hui, ils savent où je suis. Il leur appartient de définir la relation qu’ils voudraient entretenir avec leur père», a-t-il fait savoir dans une déclaration à Akhbar Al Youm.
Maltraitance ?
Les accusations relayées dans la lettre de Selma Skah, sont très graves. Dans sa lettre, la jeune fille affirme, notamment, que l’athlète a tenté de mettre fin à leur vie, à plusieurs reprises. «Mon père a déclaré aux médias qu’il aimait ses enfants. Le même homme a à maintes fois essayé de nous tuer mon frère et moi, nous a torturé et a abusé de nous durant les trois années que nous avons passées avec lui au Maroc», assure Selma.
«Un exemple : Le 1er novembre 2008, j’ai été exposée à une violence sévère et extrême. Je me suis retrouvée inconsciente. J’ai été frappée de plein fouet à la tête avec des objets divers, et j’ai reçu des coups de pieds tandis que j’étais allongée sur le sol. Il m’a craché dessus et une grande quantité de cheveux avait été arrachée de ma tête. Quand je me suis réveillée, un médecin que mon père connaissait était là. Il m’a aidé à me relever, m’a lavé le visage et m’a donné des calmants», raconte la jeune fille.
«il contrôlait nos vies»
Et de poursuivre : «Notre père contrôlait nos vies et tout ce qui nous entourait. Nous n’avions pas le droit de contacter notre mère, à moins que ce soit pour demander de l’argent au téléphone en la menaçant. Durant de longues périodes, mon frère et moi avons été tenus à l’écart de notre école, sans avoir le droit de voir nos amis ou notre famille». Pour elle, Khalid Skah «doit maintenant assumer la responsabilité de ses actes et leurs conséquences. Que ce soit au Maroc, en France ou en Norvège».
Aujourd’hui, Selma et Tarik vivent auprès de leur mère Anne Cecile Hopstock, de nationalité norvégienne. La Norvège, qui accuse l’ex-athlète «d’enlèvement d'enfants, de privation de liberté et menaces», n’a pas encore fait de demande d’extradition à son sujet. Khalid Skah, lui, est toujours en France, sous contrôle judiciaire.